Le 28e salon du livre et de la presse de Genève a ouvert ses portes le 30 avril à Palexpo pour cinq jours, dans une ambiance plutôt sereine pour les professionnels du secteur après les inquiétudes qui ont marqué le marché de la Suisse romande les années précédentes.
Les organisateurs espèrent renouveler le succès d'une transformation initiée sous la contrainte l'an dernier, et qui s'est révélée être un succès apprécié des éditeurs, des libraires et des visiteurs.
Sous la présidence d'Isabelle Falconnier, par ailleurs responsable littérature à L'Hebdo, et secondée par la directrice Adeline Beaux, l'organisation du salon a multiplié les espaces d'animation (BD, cuisine, jeunesse, polar, littérature suisse, développement personnel) et les librairies généralistes ou thématiques, gérées directement ou confiées à des libraires.
Palexpo, la société gestionnaire du parc des expositions situé près de l'aéroport, également propriétaire du salon depuis 2007, avait initié en 2013 ces multiples scènes d'animation et points de vente pour faire face à la défection d'une partie des diffuseurs-distributeurs français, alors inquiets de la chute du marché et des conséquences d'une enquête de la Commission de la concurrence (Comco).
La production des groupes d'édition français non exposant (Hachette Livre, Albin Michel, Flammarion/Casterman, La Martinière/Le Seuil, Dargaud, les éditeurs diffusés par l'OLF) était néanmoins en partie disponible via ces diverses librairies éphémères. Ces groupes ne sont pas revenus cette année mais le compromis a été jugé satisfaisant et apprécié du public, dont la fréquentation est restée à un niveau toujours élevé, avec environ 90 000 visiteurs, pour le bassin de population proche du salon (environ 500 000 personnes).
La manifestation, qui veut devenir un festival littéraire, attire aussi de très nombreux auteurs français, souvent invités par les organisateurs eux-mêmes (environ 300 sur les 800 auteurs présents). Cette année, Pascal Bruckner, Luc Ferry, Marcela Iacub, Tatiana de Rosnay, sont notamment présents. Et Pierre Assouline a reçu le prix du salon, parrainé par Montblanc et doté de 10 000 FS ( 8 193 euros) pour Siegmaringen.
Le Japon est cette année l'invité d'honneur. Par ailleurs, à côté du salon africain, organisé depuis 11 ans et qui offre un panorama de la création littéraire du continent, un Pavillon des cultures arabes a été ajouté pour la première fois, avec le même objectif.
La grande exposition habituelle a été confiée à la fondation Glénat, qui a transporté depuis Grenoble "La grimace du monde", réunissant une trentaine de tableaux flamands du 17e siècle, et en parallèle autant d'oeuvres d'auteurs majeurs de la bande dessinée autour du fantastique.