Mais l'exercice peut être aussi plus dépouillé et il requiert alors l'engagement total de l'auteur, seul en scène. Dans cet esprit, on a pu voir ensuite Olivia Rosenthal, défendant avec une rare présence ses Mécanismes de survie en milieu hostile (Verticales). Et qui mieux que Pascal Quignard, prenant la suite dans la grande salle de ce même théâtre, pouvait dire – et habiter – des extraits de son œuvre (Mourir de penser, Grasset) ? Pour l'une comme pour l'autre, point n'est besoin de convoquer de comédien.
Reste que des comédiens, il fallait en trouver pour l'ultime spectacle de la journée, « Les correspondances littéraires de Robert Doisneau ». C'est le tandem Eric Caravaca-François Morel, accompagné à la guitare par Bastien Lallemant, qui a illustré les liens du photographe avec Prévert, Cendrars ou Robert Giraud. Les photos de Doisneau défilaient à l'écran pendant la lecture : la banlieue de Paris, l'Amérique, sans oublier les carnets de transhumance de l'artiste au pays de Giono, ce qui n'a pas manqué de combler le public manosquin.