Le chiffre d’affaires de l’édition européenne oscille autour de 22,5 milliards d’euros, selon la synthèse statistique très complète réalisée par la Fédération européenne des éditeurs (FEE) à l’occasion du 50e anniversaire de sa création. La tendance est plutôt au repli après le sommet atteint en 2007, mais l’activité est de nouveau en hausse depuis deux ans.
En valeur totale (prix de vente au consommateur), la FEE estime que le marché européen du livre se situe dans une fourchette de 36 à 40 milliards d’euros, et a mieux résisté à la crise de 2008 que les autres secteurs culturels. L’exportation représente en moyenne 20 % des recettes du secteur, l’édition française se situant exactement dans cette proportion, contre 40 à 45 % pour l’édition britannique, très favorisée par l’expansion de la langue anglaise.
Le marché numérique représenterait 6 à 7 % du CA total, mais reste difficile à évaluer en raison de la rétention d’information des principaux revendeurs, et de données parfois non homogènes entre les différents pays - une des principales difficultés de cette synthèse. Se développant à un rythme finalement bien plus lent que prévu depuis l’apparition du Kindle, il y a dix ans, il dépasse 10 % de l’activité dans trois pays : Danemark (18 %), Royaume-Uni (17 %) et Italie (11 %). L’achat de livres papier sur Internet est en revanche devenu habituel pour 19 % des consommateurs européens, la France se situant exactement dans cette moyenne (51 % au Luxembourg, siège d’Amazon, 35 % au Royaume-Uni, 32 % en Allemagne).
La production a augmenté presque sans discontinuer (+ 21 % en dix ans), alors que le nombre de salariés de l’édition recule tout aussi régulièrement (- 11 % de 2008 à 2014). Le nombre d’entreprises du secteur (29 123) progresse à nouveau, après une chute en 2012. Le nombre de librairies est aussi reparti à la hausse (+ 3,8 % en 2014, dernières données disponibles), après un net repli depuis 2010. Hervé Hugueny