Numérisation

Plus de quatre ans après avoir déposé son premier dossier, Numérique Premium vient de conclure un accord de licence nationale dans le cadre d’Istex (Initiative d’excellence en information scientifique et technique). Cette licence donnera accès à près de 300 livres numériques d’une douzaine d’éditeurs francophones, en histoire de la littérature et en histoire de la Révolution française et du premier Empire, pour des travaux de recherche. Le montant de la transaction n’est pas communiqué.

C’est le premier accord de ce genre signé par un agrégateur de contenus de sciences humaines en français. Créé en 2012 par Yannick Dehée, par ailleurs fondateur de Nouveau Monde éditions, Numérique Premium propose environ 2 500 titres d’une quarantaine d’éditeurs dont Armand Colin, Les Belles Lettres, CNRS éditions, Gallimard, Seuil, etc.

Doté d’un budget de 60 millions d’euros financé par le programme des investissements d’avenir, Istex est un ambitieux projet d’achat définitif d’archives de revues numériques et de livres. L’ensemble de ce corpus doit notamment permettre la fouille de données via une plateforme en cours d’élaboration, véritable défi technique dont le coût représente près de 10 % du projet. Un ingénieur chargé de mission évoquait l’an dernier "un risque majeur d’échec" en raison d’une "gouvernance inadaptée au Web 2.0". La qualité de la numérisation (OCR) pose aussi problème pour une partie du corpus. Lancé en 2012, le projet arrivera à son terme en fin d’année, après plusieurs prolongations. Un "Istex 2" est vivement souhaité par le consortium responsable de sa gestion : l’Abes, le CNRS, Couperin et l’université de Lorraine.

En janvier, Istex avait consommé la quasi-totalité de son budget dans l’acquisition de 18,2 millions d’articles ou de références, à 90,6 % en anglais (des groupes Elsevier, Springer, Taylor & Francis, Wiley, etc.), 6,6 % en allemand, et 0,8 % en français (EDP Sciences, Classiques Garnier, Baschet/L’Illustration, notamment). L’Abes, responsable des négociations, n’a pas communiqué les montants des licences déjà conclues.

En février, Istex a lancé un troisième appel d’offres réservé aux revues et livres en français. Couperin, qui réceptionne les réponses, a retenu les 27 propositions de 15 éditeurs et fournisseurs (dont Cairn), tous en sciences humaines. Les négociations sont en cours. Prudents, ces éditeurs craignaient qu’une licence nationale les coupe du marché des bibliothèques universitaires. Hervé Hugueny

09.06 2017

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