Parmi les membres du collectif, on trouve des figures majeures de la bande dessinée, des auteures de générations et de styles très différents comme Florence Cestac, Catherine Meurisse, Julie Maroh, Marguerite Abouet, Annie Goetzinger, Nine Antico, Marion Montaigne, Catel, Marjane Satrapi, Pénélope Bagieu, Chloé Cruchaudet ou Diglee.
Au moyen d'un site internet qui vient d'être lancé, elles sensibilisent l'opinion mais aussi les créateurs, éditeurs et institutions et établissent une "charte des créatrices de bande dessinée contre le sexisme". Le site réunit un ensemble de témoignages sous le titre ironique "Alors c'est comment d'être une femme dans la BD ?!", qui montre que leur travail et leur identité "sont encore et toujours biaisés par des stéréotypes de genre".
"«La bande dessinée féminine» n’est pas un genre narratif. L’aventure, la science-fiction, le polar, le romantisme, l’autobiographie, l’humour, l’historique, la tragédie sont des genres narratifs que les femmes auteures maîtrisent sans avoir à être renvoyées à leur sexe." explique la charte
C'est Lisa Mandel, l'auteure avec Tanxxx d'Esthétique et filatures (KSTR), qui a eu l'idée du collectif en 2013 lorsqu'elle a recueilli des témoignages d'auteures sur toutes les questions qui leur ont été posées "sur le fait d'être une femme dans la BD" en vue d'une carte blanche parodique au festival international de la BD d'Angoulême en 2014 "Les hommes et la BD".
Le collectif s'insurge notamment de l'étiquette "girly" souvent accolée à leurs œuvres aux genres narratifs et formes graphiques très diverses. "«Girly» étant un terme généralement défini selon la futilité et/ou «sentimentalité» des sujets traités, décider que ces caractéristiques soient de l’ordre du féminin est misogyne" précise cette charte.
Enfin le collectif appelle "tous les acteurs de la chaîne du livre à prendre conscience de leur responsabilité dans la diffusion de supports narratifs à caractère sexiste".