"La reconfiguration des intercommunalités sur la base des bassins de vie est de nature à insérer la lecture publique aux côtés des politiques éducatives, de logement et de transport, organisée à une échelle prenant en compte tous les aspects de la vie des populations. Mais les modifications de périmètres peuvent mettre en péril des acquis. La souplesse de la législation sur l’intercommunalité peut permettre cependant de traiter ces cas avec pragmatisme et de procéder par étapes, même si ce sera difficile à des échelles telles que celle de Paris-Métropole.
Les départements disposent d’une compétence obligatoire depuis le transfert des bibliothèques départementales en 1986. Leur rôle de soutien et de mutualisation a été récemment souligné à juste titre par un rapport de l’Inspection générale des bibliothèques qui plaide pour conforter leur rôle de mise en réseau des bibliothèques de l’ensemble du département. On ne saurait laisser s’évaporer cette compétence qui, dans l’hypothèse de la disparition des conseils départementaux, pourrait être transférée aux régions, à des métropoles ou à des fédérations d’intercommunalités, avec le souci de préserver cet acquis, notamment en zone rurale.
Quant aux régions dont le nombre serait divisé par deux, elles sont confortées dans leur rôle stratégique dont le livre et la lecture publique ne sauraient être absents. La plupart disposent d’une structure régionale pour le livre, et c’est à cette échelle que s’organisent des coopérations diverses touchant notamment au patrimoine écrit, à la formation, aux catalogues collectifs. Cet acquis doit être consolidé et s’enrichir éventuellement du transfert d’une partie au moins des services des bibliothèques départementales actuelles.
Ce système de compétence partagée sera vertueux s’il repose sur deux principes : la subsidiarité (chaque type de collectivité accomplit ce qui est plus efficace à son échelle, en particulier en matière de mutualisation) et la solidarité (les efforts financiers supportés à tour de rôle sont soutenus à une échelle plus large et les plus faibles sont secourus par les plus forts). La population n’y perdra pas à condition que les espaces les plus périphériques, à la ville comme à la campagne, ne soient pas négligés. Et que l’Etat conserve son rôle en matière d’évaluation, d’incitation et de financement."
Ce point de vue est davantage développé sur le blog http://lahary.wordpress.com