Dans les grandes métropoles du monde, les bibliothèques publiques ont un rôle essentiel à jouer en tant que lieu de promotion de la société du savoir. Partant de ce postulat, le département des sciences de l’information de l’université Heinrich-Heine de Düsseldorf en Allemagne a classé les réseaux de lecture publique de 31 grandes métropoles, considérées comme d’importantes cités "informationnelles", en utilisant des critères d’évaluation très précis organisés en deux grands ensembles : la bibliothèque physique et la bibliothèque virtuelle. Le trio gagnant, Vancouver, Montréal et Chicago, consacre la supériorité de l’Amérique du Nord. La France tire honorablement son épingle du jeu, Paris (seule ville française sélectionnée) se plaçant à la 14e place, soit au milieu du classement, tandis que la queue du peloton est occupée par Francfort, Londres et Dubai.
Rester attractives pour les citadins
Concernant la bibliothèque virtuelle, les chercheurs ont pris en compte les sites Internet, les catalogues en ligne, les ressources numériques, l’utilisation des réseaux sociaux. 80 % des établissements fournissent gratuitement leurs ressources numériques et nombre d’entre eux sont très présents sur les réseaux sociaux (74 % ont un compte Facebook). Quatorze des 31 bibliothèques du classement proposent des applications mobiles, qui devraient constituer, selon les auteurs, un axe stratégique de développement.
Pour ce qui est de la bibliothèque physique, ont été pris en compte l’architecture, les espaces intérieurs, la présence de services tels que la possibilité de manger et de boire sur place, le Wi-Fi, etc. 77 % des 31 bibliothèques proposent des espaces de rencontre, 81 % des espaces de travail, et 70 % la possibilité de retourner les documents empruntés dans n’importe quel point de leur réseau. En revanche, seulement 45 % des équipements proposent un lieu de restauration sur place. Les chercheurs réaffirment la nécessité pour les bibliothèques de ces grandes métropoles de fournir un soutien important aux particuliers comme aux entreprises et aux administrations en termes de ressources numériques, tout en offrant des lieux physiques suffisamment attractifs pour convaincre les usagers de continuer à venir sur place. "S’il y a une bibliothèque dans la ville, elle ne sera pas forcément explicitement reconnue. Mais s’il n’y en a pas ou qu’elle disparaît, les gens le percevront comme un désavantage", conclut l’enquête. Véronique Heurtematte