Les bibliothèques en VO

Brigitte Renouf. - Photo DR

Les bibliothèques en VO

Plusieurs dispositifs accompagnent les bibliothécaires qui veulent franchir les frontières géographiques pour se confronter aux réalités professionnelles d'un autre pays. Ces démarches nécessitent cependant beaucoup d'investissement de la part du candidat.

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Par Véronique Heurtematte
Créé le 30.05.2019 à 22h00

Plus que d'autres métiers culturels, celui de bibliothécaire s'intéresse à ses confrères étrangers et s'inspire des bonnes pratiques au-delà des frontières. Pour les professionnels français désireux de découvrir des bibliothèques étrangères, les voyages d'étude organisés régulièrement par différentes structures, notamment les groupes régionaux de l'ABF, les centres régionaux de formation aux carrières des bibliothèques ou encore la Bibliothèque publique d'information, constituent sur un format court de quelques jours une bonne opportunité, de même que les congrès internationaux tels que l'International Federation of Library Associations and Institutions (Ifla).

Brigitte Renouf.- Photo DR

Système D

Erasmus mobilité permet aux personnels de tous les établissements de l'enseignement supérieur disposant d'une charte Erasmus de partir sur des durées d'une à six semaines. Il existe en revanche peu de dispositifs pour accompagner la mobilité professionnelle sur des périodes plus longues, une démarche qui nécessite généralement beaucoup d'investissement personnel ainsi que le recours au système D. Les personnels universitaires peuvent bénéficier une fois dans leur carrière d'un congé formation d'un an maximum pour mener des travaux de recherche ou pour un perfectionnement professionnel.

La BPI (ci-dessus) est avec la BNF l'établissement français qui accueille le plus de bibliothécaires étrangers.- Photo BPI/VINCIANE VERGUETHEN

Un dispositif peu utilisé

C'est cette possibilité que Brigitte Renouf, conservateur général et directrice des bibliothèques de l'université de Saint-Etienne, utilisera pour partir un an au Japon, à compter du 1er octobre prochain. Elle a prévu d'y mener une étude sur les bibliothèques japonaises. « Le dispositif de congé spécifique de formation reste peu utilisé par les conservateurs, d'autant qu'il faut obtenir l'accord de son université, note Brigitte Renouf. Et pour l'instant je ne connais pas d'autres conservateurs qui s'en soient servis pour partir à l'étranger. » Pour cette passionnée de longue date par le Japon, ce long séjour correspond à une démarche globale. « Je suis en poste depuis longtemps, poursuit la professionnelle de 55 ans. J'avais envie de prendre du recul tout en continuant à m'enrichir professionnellement et en saisissant l'opportunité d'une ouverture vers d'autres horizons. Cette démarche s'inscrit également dans une tendance globale de la part des universités, et notamment la mienne, qui cherchent aujourd'hui à nouer des relations avec les établissements étrangers et à renforcer leur présence à l'échelle internationale. » Côté personnel, des cours de japonais. Côté professionnel, un vaste travail d'enquête sur les bibliothèques universitaires japonaises qui donnera lieu à diverses restitutions, et en particulier un colloque, commandé par l'université de Clermont-Ferrand.

Dans le sens inverse, le ministère de la Culture français propose aux professionnels du secteur culturel exerçant dans un pays francophone une aide leur permettant entre un et trois mois dans un établissement français en bénéficiant d'une bourse de 1 500 euros mensuels. En 2018, 35 professionnels étrangers ont été accueillis en France grâce à ce dispositif intitulé Résidence culture, dont un tiers de bibliothécaires.

30.05 2019

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