IFLA 2019

Les bibliothèques font-elles l’amour ?

Les bibliothèques font-elles l’amour ?

En partenariat avec le Comité français international bibliothèques et documentation (CFIBD), Livres Hebdo propose chaque jour pendant le congrès annuel de l'IFLA à Athènes un billet rédigé par les professionnels boursiers du CFIBD.

Par Livres Hebdo Athènes,
avec Antoine Torrens Créé le 26.08.2019 à 11h01

« Dans un livre de ma bibliothèque, nous avons trouvé une petite feuille... » : ainsi commence l’une des histoires recueillies par les Nouveaux professionnels de l’IFLA pour leur session intitulée Library love stories.

Avec Failing successfully en 2016 et Librarian Fashion en 2018, le groupe NPSIG a pris l’habitude de traiter, au congrès mondial des bibliothèques, des sujets en apparence légers mais fermement arrimés à des questionnements professionnels des plus sérieux : il s’agit ici d’évaluer le rôle de catalyseurs de lien social des bibliothèques ainsi que les limites entre travail et intimité, entre service public et vie privée.

Les bibliothèques du XXIe siècle, rêvées en lieu de rencontre et de partage, sont-elles plus propices aux rencontres amoureuses que leurs prédécesseuses ? Si l’on en croit l’étude des représentations cinématographiques conduite par trois chercheuses malaysiennes, c’est loin d’être certain. Pour autant, des expériences visant à favoriser les rencontres amoureuses en bibliothèque (book-dating, soirées de Saint-Valentin, etc.) ont pu se révéler probantes.

Autre questionnement : la déontologie professionnelle tolère-t-elle que l’on tombe amoureux d’un collègue ? D’un usager ? Dans son article, Amandine Wallon pointe le malaise qui s’empare du management dès lors qu’il est confronté à de telles situations. Enfin, lorsque le sentiment amoureux n’est pas réciproque, il peut arriver que des cas de harcèlement se présentent : une étude ivoirienne souligne la situation de grande vulnérabilité dans laquelle sont placées les bibliothécaires harcelées par des usagers dans les espaces publics de la bibliothèque.

Pour étayer cette réflexion, les Nouveaux professionnels ont commencé à recueillir des histoires : sur leur site web, sur les réseaux sociaux avec le hashtag #LibraryLoveStories et dans les rassemblements professionnels. Sur la base d’une première expérience conduite en janvier 2019 par l’ONG Feusseul à l’Institut français de Dakar, la collecte s’est poursuivie à l’occasion du congrès des bibliothécaires allemand à Leipzig, avec l’aide des New professionals locaux. Elle se déroule désormais au congrès de l’IFLA... et se poursuit en ligne !

Dans ce projet, il semble que la narration soit aussi importante que l’étude : en amour comme en bibliothèque, ne passons-nous pas beaucoup de temps à nous raconter des histoires ?
 
 

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