L’UIE considère que les principales violations de la liberté de publier peuvent être définies par la censure gouvernementale, l’utilisation abusive des lois sur la diffamation pour poursuivre les éditeurs, l’emprisonnement et le harcèlement des éditeurs et des auteurs, les limitations gouvernementales de la concurrence et du pluralisme dans le secteur de l'éducation et l’interdiction des livres.
D’après les chiffres rapportés par l'ONG Freemuse dans son rapport intitulé "L’état de la liberté artistique en 2020", 847 artistes et œuvres d’art ont été concernés par la censure et dans plus de la moitié des cas (55%), les autorités gouvernementales en étaient à l’origine. Freemuse va plus loin en révélant que la France fait partie des sept pays qui ont enregistré le plus de situations de censure avec, devant elle, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni et l'Iran. La littérature est cependant l'art le moins touché par les pressions étatiques ou politiques (10% contre 29% pour la musique). De même la religion et le contenu LGBT sont moins soumis à la censure que les idées politiques ou les contenus à caractère indécents.
En Chine :
Ces dernières années, il a été fait état de l’arrestation, l'emprisonnement et la torture d'éditeurs, d'une demande de leur retirer l'accès à certaines revues universitaires, des éditeurs confrontés à de longs délais d'impression pour des livres non destinés au marché chinois en raison de leur contenu sensible, de numéros ISBN difficiles à obtenir ou de livres imprimés détruits ou "perdus" à l'importation ou à l'exportation. La Chine s'est aussi faite remarquée par l'arrestation d'éditeurs et d'auteurs.
En France :
Parmi les problèmes, signalés par le SNE comme une menace à la liberté de publier, les éditeurs sont confrontés à une censure des géants d’Internet (interdiction de dessins de nus, par exemple dans les bandes dessinées d'art). Il y a également eu, selon le rapport, des cas d'autocensure (rejet des pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline et retard de d'une édition critique de Mein Kampf d'Adolf Hitler).
Au Liban :
Dans le pays, la publication d'un livre est soumise à la censure légale par les autorités de sécurité. La diffamation est criminalisée par le droit pénal général. Selon Human Rights Watch, ces lois sont de plus en plus utilisées de manière abusive par l'État. Cependant, les représentants d’éditeurs n'ont pas connaissance de harcèlement concernant la liberté de publication, ni de contestations, d'interdictions ou de sanctions.
En Russie :
Le pays fait état d’un contrôle gouvernemental accru sur Internet, d’une forte autocensure, de révision des traductions pour passer la censure et d’une liste croissante de sujets interdits.
En Turquie :
L’entrave à la liberté de publier dans le pays se traduit par une augmentation de la censure en ligne, de censure des livres pour enfants par le "conseil pour la protection des mineurs contre les publications obscènes". Sans oublier que de nombreux auteurs ont été emprisonnés ou sont sous surveillance.
Aux États-Unis :
La liberté de la presse est en déclin dans le pays et s’accompagne d’une contestation de certains titres, voire d’autodafés. Les sujets LGBTQIA+ sont particulièrement ciblés selon le rapport.
Au Viêt-Nam :
Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International (AI) ont fait une déclaration demandant au gouvernement vietnamien de mettre fin à l'intimidation et au harcèlement de la maison d'édition indépendante Liberal Publishing House. Dans ce pays, tous les livres doivent faire l'objet d'une licence du ministère de l'information et des communications avant leur parution. Après avoir reçu un dossier d'enregistrement de la publication d'une maison d'édition, le ministère attribuera un numéro de certification et un ISBN. En cas de refus, une réponse écrite doit en indiquer la raison.
L’UIE s’est engagée dans un manifeste à aider ses membres à contester les violations empêchant la liberté de publier.