Dans le secondaire, les spécimens des nouveaux manuels sont habituellement envoyés dans les établissements pendant les vacances de Pâques, afin que les enseignants les étudient à leur retour et fassent leurs choix avant l'été. Les éditeurs réalisent des sondages pour estimer la part de marché des manuels sélectionnés, et impriment pendant les vacances le nombre d'exemplaires nécessaires distribués fin août, juste avant la rentrée. Au primaire, l'envoi des spécimens est encore plus précoce, pour tenir compte du délai de décision dans les communes, qui financent (plus ou moins) leur achat.
Pour tenir ce calendrier, les éditeurs scolaires ont donc six mois pour réaliser au minimum une quarantaine de manuels, car la réforme doit s'appliquer dans la totalité des cycles et des matières du primaire et du collège, et non de façon progressive comme il était initialement prévu. Même s'ils ont pu prendre connaissance au printemps d'une première version de ces programmes, ils n'ont pu lancer leurs équipes d'auteurs sans réserve, alors que le cadre de certaines disciplines était très contesté.
Alerté par le groupe Enseignement du Syndicat national de l'édition, le ministère de l'Education nationale envisage d'indiquer aux établissements des priorités dans les achats de manuels, qui permettraient aux éditeurs d'étaler leur production sur deux ans. Le ministère pourra de son côté étaler aussi le financement de ces manuels, à sa charge mais réduit à la portion congrue dans le budget.
L'Education nationale doit également financer le grand plan numérique éducatif, qui prévoit un équipement massif des élèves en tablettes pour cette même rentrée 2016, et un budget pour les achats de contenus. Le ministère doit lancer un appel d'offres pour la réalisation de ces contenus, dont l'enjeu est important pour les éditeurs scolaires.