Une exposition à la Maison européenne de la photographie à Paris met en parallèle jusqu'au 4 novembre, et ce pour la première fois, l'aventure éditoriale de Contrejour sur près de vingt ans (1975-1995) autour de ses livres majeurs et l'oeuvre personnelle de Claude Nori.

Un ouvrage intitulé Les désirs sont déjà des souvenirs, publié aux éditions Contrasto le 5 septembre, accompagne l'exposition.

Claude Nori occupe une place tout à fait unique dans l'histoire de la photographie française avec son oeuvre de photographe qu'il pratique depuis 1968 mais aussi grâce aux éditions Contrejour qu'il fonda en 1975 afin de publier son premier livre.

Cette maison a permis à une génération entière d'auteurs contemporains de s'exprimer pour la première fois puisqu'elle publia quelques-uns des plus grands photographes français ou étrangers alors dans l'oubli (Doisneau, Sieff, Ronis, Plossu, Boubat, Ghirri, Le Querrec, Petersen, Giacomelli, Salgado...), diffusa les revues les Cahiers de la Photographie et Caméra International. Le catalogue de la maison compte plus de 150 ouvrages, qui font encore référence aujourd'hui, se trouvant ainsi au coeur du grand chambardement qui conduisit la photographie à son âge d'or.

Il est toujours complexe d'exposer des livres sous des vitrines. Pour rendre l'accrochage plus vivant, la co-comissaire d'exposition Irène Attinger est allée fouiller dans les fonds photo de la MEP et a mis en regard de chaque ouvrage des clichés des photographes édités. Dans les vitrines, Claude Nori a écrit à la main de courts textes pour décrire les liens avec les photographes qu'il a publié.

On découvre aussi au détour d'une allée la retransmission d'une émission d' « Apostrophes » consacrée à la photographie. C'est en juin 1979 et Bernard Pivot reçoit alors Claude Nori, Susan Sontag, Hans Silvester, Robert Doisneau et Helmut Newton.