Imprimerie

Imprimeur de livres spécialiste des très grands tirages, CPI a récemment ouvert un site dédié aux particuliers tentés par l’auto édition, sous la marque Firmin-didot.fr. Peu de temps avant, Jouve (imprimeur de Livres Hebdo) avait complètement réorganisé et relancé Imprimermonlivre.com, ouvert en 2002 et plus ou moins laissé en sommeil. Ils rejoignent une multitude de concurrents plus modestes qui proposent leurs services sur Internet aux auteurs en mal d’éditeurs. Après quelques tentatives lancées trop tôt au début des années 2000 avec les premières presses numériques, ce raccourci direct dans la chaîne de fabrication du livre s’installe plus concrètement.

Trois raisons expliquent cette relation nouvelle. La technologie numérique s’est beaucoup améliorée, aussi bien dans la fabrication que dans l’automatisation de l’outil de prise de commande ; la culture numérique a progressé dans le public et la majorité des apprentis écrivains maîtrise les options d’une grille de devis en ligne ; enfin les imprimeurs ont besoin de compenser la baisse des tirages commandés par les éditeurs.

"En 2002, nous avions juste un formulaire de contact", se souvient Juan Arias, responsable de ce département chez Jouve.

"Aujourd’hui, les différentes solutions sont préconfigurées, les prix sont affichés en temps réel, sans création de compte préalable pour y accéder", explique-t-il. Un volume au format de poche en dos carré-collé revient à 6,59 euros. C’est 10 fois plus cher que l’équivalent en offset, mais les tirages sont bien inférieurs. Le même volume est à 7,39 euros chez Firmin-Didot. Les deux sont compétitifs par rapport aux services équivalents proposés par d’autres imprimeurs, encore résistants à la fabrication à l’unité qui nécessite un vrai savoir-faire pour être rentable. Jouve a pu se perfectionner grâce à la sous-traitance réalisée pour Lulu.com, un des intermédiaires les plus connus dans l’auto édition. La production commence à compter : Jouve en est à près de 350 000 volumes avec sa solution (contre 1 million pour Lulu.com), sur 35 millions au total. Il y a beaucoup de poésie, de récits de vie de personnes âgées, de thèses, tirés à 5 ou 10 exemplaires. L’exploit de Marc-Edouard Nabe, qui avait vendu quelques milliers d’exemplaires de son premier roman autoédité, reste unique.

Hervé Hugueny

06.02 2015

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