Partout en France, l’incertitude autour de la crise sanitaire pousse certains libraires à étendre la période d’achat pour les cadeaux de fin d’année, qui commence habituellement aux alentours de la mi-novembre avec les vitrines de Noël. L’annonce par le gouvernement, le 22 octobre, de l’extension du couvre-feu de 21h à 6h, en vigueur dans 8 métropoles, à 54 départements, alimente les craintes.
"Nous ne savons pas ce qui va se passer sur le dernier trimestre, les clients non plus, il faut être prêt. Nous avons remarqué un pic d’activité en fin de semaine, certains font déjà leurs emplettes de Noël", indique la librairie Guivelle à Lons-le-Saunier (Jura). A la librairie de Paris à Saint-Etienne, on estime que la caisse prépare "entre 15 et 20 paquets cadeaux de Noël par jour". "Les best-sellers classique de fin d’année cartonnent déjà : beaux livres, coffrets, jeunesse…", confie un libraire.
Anticiper la fréquentation
A La Procure à Lille, c’est déjà Noël depuis le 19 octobre : "Nous avons dressé la grande vitrine de Noël avec un sapin, des jeux, des titres jeunesse et des calendriers de l’avent, qui se vendent énormément. Nous sentons un vrai engouement des clients, qui préfèrent s’y prendre à l’avance pour leurs cadeaux plutôt que d’être pris par surprise."
Chez l’Autre rive à Toulouse, on partage l’envie de prévenir plutôt que de guérir. "Notre programme de mise en place de Noël démarrera comme prévu à la mi-novembre. En revanche, nous allons essayer d’anticiper la hausse de fréquentation du mois de décembre en essayant de réduire la jauge et ainsi limiter les risques de contamination" au Covid-19. L’établissement compte élargir ses horaires pour ouvrir un service de drive-in, adossé sur un nouveau site internet, et invitera ses clients à se rendre en boutique en semaine plutôt que le week-end.
Plus défaitiste, la librairie Terre des livres à Lyon se dit prête à renoncer à Noël. "De toute façon, nous allons être reconfinés dans une dizaine de jours, donc je ne me préoccupe pas de la mise en place, du stock ou du chiffre d’affaires, confie le gérant, Fabien Charreton. Et puis si Noël est annulé, ce n’est pas si mal que ça, cette frénésie de consommation, en tant que libraire, ce n’est pas ma tasse de thé".