A partir du mardi 3 avril, les organisations syndicales de la SNCF lancent un important mouvement de grève perlée avec, jusqu’à fin juin, une alternance de deux jours de grèves et trois jours "normaux". Au total sur trois mois, trente-six jours poseront problème aux usagers du réseau ferroviaire et… aux nombreuses manifestations de promotion du livre et de la lecture organisées durant cette période. Sur les 79 manifestations recensées pour la période d’avril à juin par Livres Hebdo (1), 40 sont directement concernées par la grève pour l’aller et-ou le retour des auteurs et des éditeurs invités, et souvent aussi des visiteurs.
Bien qu’étant attentifs à l’évolution du mouvement de protestation, plusieurs organisateurs se veulent pour l’instant rassurants. Beaucoup n’envisagent pas un changement de programmation. C’est notamment le cas de Quais du polar (Lyon) et des Escales du livre (Bordeaux), toutes deux concernées par la grève à leur fermeture le 8 avril. "D’expérience, Hélène Fischbach, la directrice du festival, observe que la ligne Paris-Lyon n’est pas la plus affectée par les grosses grèves", explique Olivia Castillon, chargée des relations presse de Quais du polar.
La situation est plus problématique pour les manifestations qui ouvriront leurs portes pendant les jours de grève. Directement touchée, l’équipe du Livre à Metz s’organise et "négocie avec des transporteurs" pour mettre en place des moyens de transport alternatifs comme des navettes, explique Claire de Guillebon, chargée de la programmation. Quant aux manifestations qui auront lieu aux mois de mai et juin, elles espèrent surtout que le mouvement de protestation se sera essoufflé. "On n’a pas de certitude sur la poursuite de la grève", souligne Mathieu Diez, directeur de Lyon BD Festival. Mais si c’est le cas, il est prêt à monter une "cellule de crise", surtout pour maintenir la journée professionnelle du vendredi 8 juin, qui tomberait pile au moment des perturbations. "On va définir un plan de contingentement avec des arrivées décalées ou d’autres modes de transport", assure-t-il. De même, l’équipe d’Etonnants voyageurs (Saint-Malo) "travaille" à trouver d’éventuelles solutions.
Au-delà des voyages des auteurs et des professionnels, les organisateurs s’inquiètent pour leur fréquentation. Certains festivaliers pourraient décider de ne pas affronter une énième grève de la SNCF. Cécilia Lacour
(1) LH 1155, du 5.1.2018, p. 66-67.
