Le massacre d’Oradour-sur-Glane, commémoré le 10 juin prochain, réinvestit les rayons des librairies avec quatorze nouveautés tout juste publiées ou à paraître. Le 10 juin 1944, la division Das Reich réduisait ce village en cendres après en avoir assassiné les habitants (642 victimes). Régis Le Sommier, de Paris Match, est retourné sur les lieux pour Les mystères d’Oradour, chez Michel Lafon le 28 mai, tandis que Max Hastings a retracé le parcours des Allemands, partis de Montauban en direction de la Normandie, dans La division Das Reich, paru en avril chez Tallandier. Douglas W. Hawes, qui avait déjà signé un livre sur le drame, a eu accès à de nouveaux documents, piochant dans les archives de l’ancienne RDA, et remanie Oradour : le verdict final, dont la nouvelle édition a paru le 9 mai au Seuil. L’historien Jean-Paul Picaper a lui aussi cherché des réponses dans des documents inédits du IIIe Reich pour Les ombres d’Oradour (L’Archipel, 7 mai). Afin de comprendre les racines du drame, Michel Baudry s’intéresse au commandant Kämpfe, héros de la division Das Reich, dans PourquoiOradour-sur-Glane : mystères et falsification autour d’un crime de guerre, paru le 8 mai aux éditions Ouest-France.
Les éditeurs régionaux se sont en effet mobilisés sur le sujet. Geste éditions a publié deux titres en mars : le récit de l’historien Guy Penaud, Oradour : un jour de juin 1944 en enfer, et un roman noir, Matin de cendre, signé Franck Linol. Ce dernier retranscrit par ailleurs le témoignage de Camille Senon, qui a découvert son village en flammes en rentrant de Limoges, où elle faisait ses études (Oradour, le dernier tram, Métive, 11 avril). Un des rares survivants, Robert Hébras, témoigne dans Avant que ma voix ne s’éteigne, publié le 15 mai chez Elytel, qui lance en même temps Oradour-sur-Glane, autopsie d’un massacre de Romain Garnier. Dans Oradour-s : d’un village à l’autre (Mazeto Square, 14 avril), Charles Borrett propose un parcours photographique à travers les ruines du village. Les éditions des Traboules viennent de rééditer les archives Oradour-sur-Glane : crimes ennemis en France ainsi qu’Oradour-sur-Glane, 10 juin 1944 : quand je serai grand, j’aurai encore plus de souvenirs… de Marielle Larriaga. Enfin, François Guéroult a signé le 9 avril chez Infimes un roman historique sur le procès du massacre qui s’était ouvert en 1953 : Oradour, le roman d’un procès. Anne-Laure Walter