Arctic Paper a annoncé en début de semaine des hausses de prix de 5 à 8 % sur ses papiers non couchés de tous grammages, en feuille comme en bobine, qui prendront effet au 1^er avril. « La hausse des coûts de production, notamment celle des matières premières et du transport a fortement dégradé la rentabilité des producteurs de papier. Jusqu'à maintenant, Arctic Paper a supporté cette inflation, mais l'entreprise doit maintenant augmenter ses prix », justifie un communiqué du groupe suédois sur un ton qui cherche la compréhension de ses clients.

La semaine précédente, c'est Arjowiggins, M-Real et Scheufelen qui avaient annoncé des hausses : en quelques jours ces grands groupes papetiers ont présenté des augmentations des tarifs de leurs papiers d'impression de 8 à 12 % à partir de la mi-mars pour les mêmes raisons que celles invoquées par Arctic Paper.

Des hausses après une dizaine d'années de baisse des cours quasi ininterrompue

Dans une industrie du papier très cyclique, ces hausses interviennent après une dizaine d'années de baisse des cours quasi ininterrompue, à laquelle les groupes ont tenté de mettre fin à l'automne 2008 sans y parvenir en raison du déclenchement concommittant de la récession, qui a entraîné une baisse de la consommation de papier, des surcapacités... et de nouvelles baisses.

En janvier dernier, le papier bouffant sans bois de 70 gr, très utilisé dans l'édition de littérature générale, était encore en recul de 2,9 % dans une fourchette de prix de 990 à 1 010 euros la tonne, selon la revue spécialisée Pap'Argus. La chute du papier sans bois couché, plutôt utilisé en beau livre, était encore plus forte, à - 6,2% (660 à 700 euros la tonne pour le couché de 100 gr en bobine, livraison par 20 tonnes).

Les papetiers ont donc encore réduit leur capacité de production et poursuivi les rachats, pour reprendre le contrôle de leur marché.