Le texte, dévoilé le 11 octobre lors de la conférence de présentation du festival, organisée à la Cité des congrès de Nantes, rappelle l’ambition des Utopiales de proposer « un environnement sûr, agréable et convivial » à l’ensemble de ses participants. Il met spécialement l’accent sur la nécessité de préserver les festivaliers de toutes les formes de harcèlement, discrimination ou agression. « Je pensais à une telle charte depuis ma prise de fonction aux Utopiales en 2016, explique à Livres Hebdo la directrice artistique du festival, la romancière Jeanne-A Debats. Les grandes conventions mondiales, anglo-saxonnes en particulier, proposent déjà des textes de cette nature. » Le festival de Cannes a également élaboré une telle charte lors de sa dernière édition.
L’une des raisons pour lesquelles les Utopiales ont tardé à rédiger leur charte est que la Cité des congrès disposait déjà d’outils pour lutter contre le harcèlement ou les discriminations. « Nous avons longtemps pensé que le règlement intérieur de la Cité des congrès offrait un cadre suffisant avant de réaliser qu’il était important de sensibiliser le public à ces sujets par nos propres moyens, ajoute Jeanne-A Debats. La charte nous permet d’atteindre cet objectif. »
Dégenré
Le message pour les visiteurs est clair : « Si ces valeurs ne sont pas les vôtres, les Utopiales n’est pas un festival pour vous, si vous partagez ces valeurs, soyez au contraire le bienvenu parmi nous », conclut le texte de la charte. Autre innovation : cette année pour la première fois, les Utopiales ont supprimé toute mention de genre dans les accréditations.
Le festival s’efforce également de tendre vers la parité dans l’organisation de ses tables rondes, mais il est encore difficile d’avoir 50 % de femmes prenant la parole lors de conférences, constate Jeanne-A Debats. « On ne peut pas inventer des femmes là où il n’y en a pas, rappelle-t-elle. Les femmes expertes en science-fiction sont en nombre insuffisant et elles sont sur-sollicitées pour cette raison. La situation tend pourtant à s’améliorer progressivement. Il y a encore quelques années, on comptait très peu de femmes parmi les auteurs de SF. Elles représentent aujourd’hui 35 à 40 % des auteurs et auteures publiés. »