Trophées de l'édition 2023

L’Étagère du bas : les albums d’abord (3/5)

Delphine Monteil, fondatrice des éditions de L'Étagère du bas - Photo L'Etagère du bas

L’Étagère du bas : les albums d’abord (3/5)

Cette semaine, Livres Hebdo présente chaque jour l’un des nommés pour les Trophées de l’édition 2023 dans la catégorie de la petite maison d’édition de l’année. Aujourd’hui, les éditions de L’Étagère du bas. Spécialisée dans les albums illustrés pour enfants, la maison fondée par Delphine Monteil se distingue par la qualité et la variété de sa production ainsi que par un fort tropisme suédois.

Par Charles Knappek
Créé le 10.01.2023 à 16h59 ,
Mis à jour le 11.01.2023 à 16h48

De la jeunesse, mais seulement des albums. Fondées en mars 2016 par Delphine Monteil, les éditions de L’Étagère du bas ne publient que des albums illustrés pour enfants de 2 à 10 ans. « Ce genre est celui qui offre le plus de liberté en termes de format, de fabrication ou de mise en page. C’est aussi celui que je préfère », sourit l’intéressée... venue sur le tard à la publication de livres. Avant d’être une maison d’édition, L’Étagère du bas était le nom du blog dans lequel Delphine Monteil chroniquait ses lectures favorites d’albums jeunesse. « J’étais correctrice indépendante, je lisais énormément et j’avais plaisir à partager mes coups de cœur, se souvient-elle. Cette activité de blogueuse m’a ouvert un début de réseau dans l’édition jeunesse. Passer de la correction à l’édition est vite devenu un challenge que j’ai souhaité relever. »

Aujourd’hui forte d’un catalogue de 43 titres, Delphine Monteil publie 11 nouveautés par an, essentiellement des auteurs français et toujours un ou deux achats de titres suédois. « Nous avons acheté les droits d’un titre aux Etats-Unis et d’un autre au Canada au début de notre activité. Aujourd’hui les seuls albums étrangers que nous publions sont suédois », précise-t-elle.

Le goût pour la Suède

Le goût pour la Suède doit beaucoup à l’histoire personnelle de l’éditrice, dont le mari et associé Fredrik est d’origine suédoise. « Mon mari me parlait régulièrement des livres marquants de son enfance, qui sont de grands classiques dans son pays. Quand je me suis aperçue que les droits de ces titres étaient disponibles pour la France, cela m’a décidée à me lancer. » L’Étagère du bas a ainsi ouvert son catalogue avec Plupp, un classique de la littérature jeunesse suédoise signé Inga Borg. Le titre n’a rencontré qu’un succès d’estime auprès du public français, mais qu’importe, la maison a vite été repérée par libraires et lecteurs pour la variété et la qualité de ses publications. Diffusée-distribuée depuis deux ans par Harmonia Mundi, elle réalise aujourd’hui 80 % de ses ventes en librairie indépendante, avec quelques succès notables comme La danse du cygne, album biographique de la danseuse étoile Anna Pavlova cosigné par Laurel Snyder et Julie Morstad (4 500 ex.) ou Ceux qui décident de Lisen Adbåge (4 200 ex.).

L’Étagère du bas affichait un chiffre d’affaires de 131 000 euros en 2021. « Nous n’avons pas encore les données pour 2022, qui a été l’année la plus difficile depuis la création de la maison. Nous subissons le contrecoup du Covid et la hausse du prix du papier », détaille Delphine Monteil, qui s’est résolue à augmenter le prix de vente moyen de ses nouveautés en 2023, avec toujours de solides ambitions éditoriales.

En mars, la nouvelle série « Coco » de Romain Jallon, illustrée par Lucile Placin, sera l’un des enjeux du début de l’année avant la parution, au second semestre, d’un recueil de poésie de Julien Baer, illustré par Julien Roux. Une première incursion hors du territoire des albums qui pourrait, qui sait, en appeler d’autres.

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