BORDEAUX

De gauche à droite : Godfrey Rogers, traducteur spécialiste du marché du livre anglais ; Bernard Saintes, patron de la librairie Ecrivain public à La Louvière (Belgique) ; Guillaume Husson (SLF) ; Ronald Schild, directeur marketing de MVB (Allemagne) ; Michèle Chevalier, directrice de la Cegal, homologue espagnol du SLF.- Photo CÉCILE CHARONNAT

Alors que les chapiteaux de l'Escale du livre se montaient à deux pas de là, l'IUT Michel-de-Montaigne de Bordeaux a accueilli lundi 26 mars quelque 120 étudiants et professionnels du livre pour un tour d'horizon de la librairie européenne. Tout l'après-midi, Michèle Chevalier, directrice de la confédération des groupements et associations de libraires espagnols (Cegal), Ronald Schild, directeur marketing de MVB, le Electre allemand, Godfrey Rogers, traducteur et spécialiste du marché du livre anglais, Bernard Saintes, directeur de la librairie Ecrivain public (La Louvière, Belgique) et Guillaume Husson, délégué général du SLF, ont échangé sur le prix unique du livre, l'impact de la crise économique, de la concurrence des ventes en ligne et de l'émergence du livre numérique.

Rappelant les trois grands défis auxquels la librairie française doit faire face - sociologique avec le changement des pratiques de lecture, économique avec la très faible rentabilité dégagée par la librairie, et numérique -, Guillaume Husson a convié les intervenants à détailler la situation et les positionnements des libraires dans chaque pays.

De l'autre côté des Pyrénées, Michèle Chevalier décrit "une période de grande confusion et d'inquiétude » et redoute l'année à venir, craignant qu'"un escadron de mites apportées par la crise ne fassent de grands dégâts dans le manteau de la librairie » et ne mettent à mal la dynamique née dans les années 1990. Outre-Rhin, comme en Belgique, si le marché reste stable et la part des librairies indépendantes plafonne à 25 %, Ronald Schild souligne la perte de vitesse des deux grandes chaînes de librairies allemandes, dont le modèle économique expansionniste - grands magasins et fonds étendu - flanche. Un constat que partagent tous les intervenants, y compris en Angleterre où les grandes enseignes, telles que Waterstones, régressent aujourd'hui fortement après des années de développement qui ont affaibli les librairies indépendantes, comme en témoigne leur part de marché de 7,6 % en 2010. Une table ronde donnant la parole à la salle a ensuite permis d'évoquer, pêle-mêle, la possibilité d'une mobilisation conjointe des libraires au niveau européen, le comportement des banquiers ou la mise en scène du livre numérique dans les magasins. Entièrement organisée par quatre étudiantes de l'IUT, cette manifestation vise à devenir un rendez-vous bisannuel.

31.12 2014

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