L'IDPF déploie l'avenir technologique de l'édition numérique

L'IDPF déploie l'avenir technologique de l'édition numérique

La première conférence en France du consortium définissant la norme du livre numérique a dressé l'état de l'art actuel et évoqué les possibilités de production future en édition électronique.

Par Hervé Hugueny
avec hh Créé le 15.04.2015 à 21h52

Résolument technique, la conférence de l'International digital publishing forum (IDPF) a réuni environ 170 personnes le 25 mars au Salon du livre, à l'initiative de Pierre Danet, directeur innovation et technologie du groupe Hachette, et organisateur de la journée au titre de ses fonctions d'administrateur de l'IDPF.

Il a été beaucoup question d'html5, présenté par Robin Berjon (consultant W3C) et d'ePub3, présenté par Daniel Weck (consultant Daisy) les deux formats permettant la réalisation de livres numériques à la mise en page plus riche que du simple texte, lequel représente encore l'essentiel de la production en ebooks. Les deux normes sont proches, mais la première est plus universelle en ce sens qu'elle est issue de l'univers du web, et définie par le consortium qui le pilote, le W3C.

Même si l'IDPF reste sur sa mission de promotion et de définition de l'ePub3, il n'y a aucune rivalité entre les deux organisations, dont les représentants respectifs encouragent la coopération et les échanges. Au-delà de la définition des normes, l'IDPF s'efforce aussi d'expliquer la nécessité de ces développements et de leur évolution rapide, qui peut dérouter un monde du livre peu habitué à un rythme d'innovation aussi soutenu. « Mais si on ne bouge pas, on meurt » a soutenu Bill McCoy, directeur de l'IDPF.

La norme ePub2 s'est tout juste généralisée sur les applications et terminaux de lecture que sa troisième version est sortie. Même si elle parfaitement adaptée aux tablettes tactiles, elle peine toutefois à s'imposer, en raison de lacunes dans les développements de l'aval de la chaîne : il manque de systèmes de lecture, et une solution de protection des contenus, Adobe ayant stoppé la mise à niveau de sa DRM, jugée peu rentable par rapport à ses autres projets.

C'est précisément pour fournir les outils nécessaires à ces développements que le consortium Readium s'est créé à partir d'un projet issu de l'IDPF. Il devrait fournir ses premiers résultats dans le courant de l'été. Nombre de fournisseurs de services et d'éditeurs numériques voient en effet s'ouvrir la totalité du marché du livre avec l'ePub3, qui permettra de traiter tous les types d'ouvrages, y compris ceux dont la mise en page plus élaborée résistait jusqu'à maintenant à ces nouveaux supports.

L'importance de l'organisation des contenus en bases de données

Cette conférence a aussi été l'occasion de présenter les «bonnes pratiques » du livre numérique, à base d'automatisation du traitement des contenus, à condition qu'ils soient structurés dès le départ en langage xml, ce qu'Hachette Livre a entrepris dès 2001 a expliqué Luc Audrain, responsable support à la numérisation du groupe. Hachette est aujourd'hui le groupe qui propose la part la plus importante de son fonds en version numérique, soit environ 16 000 références.

La bonne gestion des métadonnées, qui était déjà importante dans le papier, est devenue primordiale dans le numérique a insisté Mark Bide, directeur exécutif d'EDItEUR, le groupement qui les définit pour le livre. Bill Kasdorf, vice-président d'Apex Covantage, une société de service spécialisée dans la numérisation de grands fonds documentaires, a pour sa part souligné l'importance de l'organisation des contenus en bases de données.

Une demi-douzaine d'entreprises ont également présenté divers services de conception de livres numériques, proposant soit des systèmes de conversion à partir du papier ou des pdf correspondant (Aquafadas, Archicol, Gutenberg Technologies, IGS/Néolibris, Publiwide), ou d'applications de lecture avec de l'interactivité (4DConcept), et des possibilités inédites : celle que développe Actialuna permet de passer immédiatement du texte d'origine à sa traduction, ou inversement.

15.04 2015

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