20 août > Premier roman Etats-Unis

Découverte par Autrement, Alison Jean Lester signe un premier roman épatant, La vie de Lillian, mode d’emploi. Une série de courts chapitres, y font entendre une femme indépendante de 57 ans. Lillian cohabite avec un chat élégant, Pandora, et prétend tenir mieux l’alcool que la plupart des gens.

Madame dit avoir des jambes trop longues. Quand on la rencontre, elle a une liaison avec un certain Michael dont l’épouse est folle. L’héroïne d’Alison Jean Lester a grandi à Columbia, dans le Missouri. Elle se souvient de la Studebaker Champion beige familiale. D’un père, représentant de commerce en argenterie, qui s’était battu en France pendant la guerre. D’une mère qui appliquait chaque matin du rouge sur ses lèvres avant de descendre. De Corky, sa meilleure amie "faute de mieux", qui l’accompagnait dans une colonie de vacances dans le Wisconsin et avait découvert le sexe avant elle.

Les hommes, c’est l’une des grandes affaires de Lillian. A l’université de Vassar, elle sortait déjà avec des garçons de Yale aux mains baladeuses. Le premier à l’avoir demandée en mariage a été l’honnête David Carter Allen, mais elle n’a pas donné suite. Lillian, nous la suivons à Munich où elle s’acharne à lire Les frères Karamazov. A Paris où Willis, photographe, lui offre une Jaguar décapotable et l’emmène à Monaco. L’occasion pour elle de croiser la princesse Grace, qui lui semble faite de porcelaine.

N’oublions pas l’envahissant Lazlo qui prétend qu’elle a de belles narines et lui envoie des lettres érotiques, ni John, père de deux enfants pour lesquels elle cuisine, et encore moins Ted, rencontré en août 1968, qui boite depuis qu’il a été blessé par un éclat d’obus en Libye… Il y a dans La vie de Lillian, mode d’emploi un formidable mélange de grâce, de charme, de mélancolie. De la tenue et du lâché. En bon français, on appelle ça un vrai coup de cœur. Tant pour le talent d’Alison Jean Lester que pour l’incarnation de son attachante protagoniste.

Al. F.

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