Aujourd'hui, aucune référence à ce livre n'est disponible sur la base de données Electre Data Services ou la BNF. Imprimé, il a d'ailleurs un numéro d’ISBN (dépôt légal), qui devrait le référencer à la Bibliothèque nationale de France.
De son côté Hazan édition affirme à Livres Hebdo "qu’aucun titre intitulé Léonard de Vinci Le Salvator Mundi n’a été mis en vente par les éditions Hazan à aucun moment." Le livre pose un certain embarras au Musée du Louvre, qui malgré nos sollicitations, refuse de commenter l'affaire. Pour cause, le livre, préfacé par Jean-Luc Martinez, l’actuel directeur du Louvre, s'est avancé au-delà de ses prérogatives, en affirmant l'attribution du tableau à Léonard de Vinci, malgré les incertitudes qui entoure l'œuvre. Or, Jean-Luc Martinez, désormais patron du musée en intérim, est actuellement en campagne pour sa reconduction, loin d'être acquise. Et cette affaire est une nouvelle épine dans son parcours médiatique.
Un tableau aussi invisible que le catalogue
Ce livre a été entre les mains de journalistes, notamment du New York Times et de La Tribune de l'art. Ce dernier a d'ailleurs révélé le sommaire de l'ouvrage, avec, dans la liste des auteurs un conservateur en chef du département des peintures du musée, Vincent Delieuvin, un ingénieur physico-chimiste et une responsable des études et recherches sur les peintures de chevalet, tous deux au C2RMF. Tous s'accordent pour une attribution argumentée à De Vinci. Dans sa préface, que publie également ce journal professionnel, le directeur du Louvre écrit: "Les résultats de l'étude historique et scientifique présentés dans cet ouvrage permettent de confirmer l'attribution de l'œuvre à Léonard de Vincu, une hypthèse séduisante proposée au début des années 2020 et qui a parfois été contestée."
Selon le magazine spécialisé The Art Newspaper, le Louvre avait prévu de présenter ce livre si le tableau avait été accroché lors de la rétrospective consacré au peintre de la Renaissance en 2019/2020 (plus d'un million de visiteurs, record pour le musée), année marquant les 500 ans de sa disparition.
Or, certains au Musée du Louvre remettent en cause l'authenticité de l'œuvre. Les conservateurs ne souhaitaient l’exposer que sous l’indication "atelier de Léonard", ce qui le dévaloriserait à coup sûr. Propriété du prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman (MBS), depuis 2017, le tableau, acquis pour le prix record de 450,3 millions de dollars (375M€ environ), devait selon la volonté de son propriétaire être exposé près de La Joconde. Une décision qui aurait été rejetée, elle aussi, par l'établissement culturel comme l'explique Connaissance des arts.
Le documentaire diffusé le 13 avril sur France 5, Salvator Mundi, la stupéfiante affaire du dernier Vinci, estime que pour le Louvre, le tableau aurait été réalisé en partie par le peintre et ses assistants. La question de l’attribution à Leonard de Vinci du tableau Salvator Mundi est toujours discutée à ce jour. Mal conservée au fil des siècles, trop souvent restaurée, jusqu'à l'excès, l'œuvre reste énigmatique et ouverte aux hypothèses. Le livre de 46 pages proposait une étude scientifique, permettant un éventuel débat. Mais, faute de preuves irréfutables et face à de nombreuses réticences d'experts, l'ouvrage a disparu du marché. Aussi invisible que le Salvator Mundi, jamais montré depuis sa vente aux enchères à New York.