Anne Verneuil - D’abord que cela sonne la fin de mon temps libre ! Plus sérieusement, c’est la continuité d’un engagement dans l’association qui dure depuis vingt ans. A mes débuts dans le métier, j’ai été gentiment « poussée » vers l’ABF par mon directeur et je ne le regrette pas : j’y ai appris énormément, j’ai fait mes plus belles rencontres professionnelles et cela m’a poussée à évoluer bien plus que si je m’étais contentée de rester sagement dans ma bibliothèque. D’un groupe régional à un autre, il était important pour moi de rendre ce que d’autres m’avaient fait passer, de contribuer aux échanges de la profession. Une chose en entraînant une autre, il est arrivé un moment où je me suis dit que je pouvais m’investir un peu plus au bureau national et prendre plaisir à travailler avec les autres membres du bureau et l’équipe de permanents, très professionnelle.

Sincèrement, je ne suis pas convaincue que le fait d’avoir une femme ou un homme à la présidence de l’ABF soit si important. Si j’ai souligné que je n’étais pas conservatrice, c’est surtout pour démontrer que l’association est ouverte à toute catégorie de personnel et que l’implication qu’on y a ne dépend pas d’un grade, mais seulement d’un investissement personnel. Et d’ailleurs mon prédécesseur, Pascal Wagner, était aussi bibliothécaire territorial de petite ville. L’ouverture ne date pas d’hier, il est peut-être seulement nécessaire de la mettre un peu plus en lumière.

Il y a beaucoup à faire dans le domaine du numérique, aussi bien sur les services que proposeront les bibliothèques que sur des questions économiques, juridiques, techniques… et déontologiques. L’ABF souhaite aussi poursuivre et amplifier son action sur le champ international, en lien avec les associations étrangères, et participera activement au congrès de l’Ifla en 2014 à Lyon.

Nous avons également besoin de plus et de mieux communiquer pour valoriser le travail fait par nos adhérents (formation, journées d’étude, commissions thématiques…) et encourager les professionnels, notamment les jeunes collègues, à nous rejoindre pour construire l’ABF de demain.

Après des congrès qui se plaçaient du point de vue du bibliothécaire ou des décideurs, il nous a paru essentiel de nous tourner vers l’usager et le rôle important des bibliothèques dans la construction d’un citoyen informé, autonome, participant à la société civile. Beaucoup d’interventions prometteuses sont prévues, avec des temps de rencontre et des ateliers plus nombreux, pour répondre à la demande de congressistes qui préfèrent aux sessions plénières un peu formelles des échanges plus personnalisés. Nous espérons de 600 à 700 participants, et comme le groupe régional Rhône-Alpes est particulièrement sympathique et dynamique, j’attends pour ma part une ambiance décontractée… et peut-être quelques surprises, qui sait ?

Je ne peux rien dire, je ne suis pas dans le comité organisateur et je tiens à être moi-même surprise !

C’est sa mission primordiale, celle qui ressort de la commande politique de la ville : un équipement gratuit, accueillant le plus largement possible une population qui a tout autant besoin d’information, de formation, de loisirs que de culture. La médiathèque, qui a accueilli 140 000 visiteurs depuis son ouverture en novembre 2010 (Anzin a moins de 15 000 habitants), est un équipement de proximité où chacun doit pouvoir trouver ce qui lui convient. De l’atelier de recherche d’emploi à la mise à disposition de tablettes et de jeux vidéo en passant par des réunions de comités de quartier ou des ateliers pour seniors, sans oublier une offre documentaire adaptée, c’est une bibliothèque comme il en existe beaucoup d’autres, où l’usager est la véritable finalité du projet. <