Macmillan Education se retire d'Afrique suite à une affaire de corruption

Macmillan Education se retire d'Afrique suite à une affaire de corruption

Macmillan a été interdit de participer à tout appel d'offre provenant de World Bank pendant au moins trois ans.

Par Justine Tosonian
avec jt, avec the bookseller Créé le 15.04.2015 à 20h04

L'éditeur Macmillan, propriété de l'éditeur allemand Verlagsgruppe Georg von Holtzbrinck, a été condamné par la Haute court de justice à payer une amende d'environ 13 millions d'euros suite à une affaire de corruption.

L'enquête a été menée par le World Bank qui a signalé le « comportement illégal » d'un agent qui a usé de corruption dans le but d'obtenir un appel d'offre pour fournir du matériel éducatif au Soudan. L'affaire, survenue entre 2008 et 2009, a été portée devant les tribunaux en mars 2010 par le groupe Macmillan lui-même.

En plus de la somme de 13 millions d'euros à verser, Macmillan a été interdit de participer à tout appel d'offre provenant de World Bank pendant au moins trois ans (à l'origine il avait été demandé pour huit ans). Macmillan a annoncé il y a quelques jours sa décision d'arrêter tous les appels d'offres publiques liés à ses activités éducatives dans l'est et l'ouest de l'Afrique.

Le contrat stipulait que Macmillan devait imprimer du matériel éducatif en langue anglaise. L'appel d'offre faisait partie d'un projet de 32 millions d'euros qui avait pour objectif de développer le cursus scolaire, former des milliers d'enseignants, fonder 100 écoles et d'en rénover cinquante autres au Soudan.

Le Bureau des fraudes, qui s'est constitué partie civile, a ensuite examiné les autres contrats que Macmillan possède au Rwanda, en Ouganda et en Zambie et a conclu qu'il était impossible de savoir si les appels d'offre ont été la conséquence d'une relation corrompue ou non.

Macmillan possède intégralement ou partiellement des sociétés dans 15 pays africains dont l'Ethiopie, la Gambie, le Ghana et le Mozambique. Macmillan Kenya a été racheté par l'entreprise à la fin de l'année 2010. Depuis l'année dernière, l'éditeur serait à la recherche d'acheteurs pour l'ensemble de ses filiales africaines.

Il faut ajouter à cela que depuis le 1er juillet, le Bribery Act est en vigueur au Royaume-Uni, condamnant sévèrement les actes de corruption. L'acte stipule que si un employé ou un représentant d'une société anglaise commet un acte de corruption n'importe où dans le monde, il pourra être poursuivi en justice au Royaume-Uni. La société, sa haute direction et ses employés pourront tous être jugés coupables et l'ignorance de la part de la direction n'est pas considéré comme une défense. C'est cette même loi qui fragilise aujourd'hui l'empire de Rupert Murdoch face au scandale des écoutes téléphoniques illégales pour le compte de ses journaux.
15.04 2015

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