
Le Kiosque numérique de l’éducation (KNE) et le Canal numérique des savoirs (CNS) travaillent actuellement à la mise en œuvre opérationnelle de la diffusion des manuels dématérialisés via les libraires, à l’image du circuit logistique et commercial du papier. Le KNE rassemble les éditeurs scolaires du groupe Hachette et des fournisseurs extérieurs, le CNS émane du groupe Editis, avec les mêmes fonctions. «Il s’agit de mettre les libraires dans la boucle et de leur proposer des contrats qui leur permettront de répondre aux appels d’offres des établissements», explique Francis Lang, directeur commercial d’Hachette Livre, chargé aussi de la diffusion du numérique scolaire depuis le printemps dernier. Des tests sont en cours «pour valider les éléments techniques et la capacité des libraires à fournir les services attendus. Comme dans le papier, nous voulons être certains que les établissements qui ont commandé nos manuels numériques en disposent le jour de la rentrée», ajoute-t-il.
«Nous conduisons les mêmes tests avec quelques libraires les plus avancés», indique Stéphane Derlet, directeur commercial chargé du scolaire chez Nathan. La LDE en Alsace, EMLS dans les Bouches-du-Rhône, la Sadel dans la Sarthe, qui ont plutôt un profil d’adjudicataires, spécialisés dans la logistique des grosses livraisons, font partie de ces revendeurs avec lesquels le futur circuit du numérique scolaire se met en place. «Il n’y a pas de calendrier contraignant, mais il faudra être prêts pour la relance de l’appel d’offres de la région Languedoc-Roussillon, début 2014, et pour les commandes d’autres établissements en France qui devraient arriver à partir du printemps», anticipe Loïc Heydorff, gérant d’EMLS. Le Languedoc-Roussillon, qui centralise les achats des lycées de la Région, avait lancé une commande de manuels numériques et d’assistance technique déclarée infructueuse, à la fois pour des raisons techniques et tarifaires. La LDE, Sauramps et Jouve y avaient répondu. Encore limitée et se heurtant à de nombreux problèmes de compatibilité avec les réseaux des établissements, la diffusion de manuels numériques est jusqu’à maintenant assurée en direct par le CNS et le KNE.
«C’est une évolution très positive, mais il faudra voir aussi les conditions commerciales. Et nous devons mettre au point avec les éditeursdes normes de diffusion (sécurité, fiabilité, gestion des DRM, etc.) qui fonctionnent avec les plateformes des libraires numériques existantes, et avec les réseaux des établissements, afin de ne pas se faire imposer leurs conditions, ou celles des fabricants de tablettes», déclare Matthieu de Montchalin, président du Syndicat de la librairie française.
Hervé Hugueny