Comme une météorite, le petit Hekla déboule dans la vie et le cratère du vieux Laki. Celui-ci a d'abord cru que c'était un insecte ou un oiseau, tant il était petit. Puis il a pensé que le vent, la tempête, la bourrasque qui règnent sur ces contrées glaciales l'emporteraient vite, mais non : Hekla a résisté. Au contraire de Laki, qui aime l'ordre et le calme, Hekla met la pagaille partout où il passe. Chamboulé dans son quotidien, mais heureux, Laki ne se souvient même plus comment était la vie avant l'arrivée de Hekla. Peu à peu, le sage et le fougueux s'apprivoisent l'un l'autre. Chaque année, Laki se demande s'il va survivre aux assauts de l'hiver et au manque de lumière ; mais depuis l'arrivée de son petit compagnon, la mort prend une dimension nouvelle à ses yeux. Au printemps, Hekla rêve de se baigner dans le lac, mais le vieil homme le lui interdit avec cette formule rituelle : « Pas le lac, Hekla. » Un jour, le petit garnement ne peut plus résister à la tentation. L'appel de l'eau, des algues et des poissons est irrésistible. Hélas, Laki n'est plus là pour le gronder... Une nouvelle vie s'ouvre alors devant Hekla : à lui les paysages infinis et les territoires vierges. En soixante-quatre pages grand format et à coup de saisissantes peintures, la Belge Marine Schneider nous embarque dans l'univers époustouflant des paysages islandais. Le texte, avec ses trouées poétiques, nous parle quant à lui avec délicatesse des liens de parenté sur lesquels pèse, un jour ou l'autre, le spectre de la séparation.