Liban

46 ans. Attaché pour le livre et le débat d'idées, commissaire général du festival Beyrouth Livres.

En poste depuis septembre 2021.

Auparavant directeur Lyon BD festival.

Quelles sont les spécificités de votre territoire ?

Avant les crises récentes, 60 % des traductions du français vers l'arabe pour le monde entier étaient signées avec des éditeurs libanais qui exportaient ensuite 60 % de leur production vers la zone Afrique du Nord et Moyen-Orient. Le Liban a été depuis longtemps le pays pivot du passage des idées et des lettres entre mondes francophone et arabophone. Depuis 2018 le pays a été confronté à des crises multiples qui ont fragilisé la filière et ses acteurs. Ils continuent, dans un contexte difficile, à se battre au quotidien pour que Beyrouth reste une capitale du livre dans la région et pour maintenir le plurilinguisme en vigueur dans le pays.

 

Quels sont les projets les plus importants que vous ayez portés ?

La création du festival Beyrouth Livres en 2022 est venu apporter une suite au salon du livre francophone de Beyrouth, interrompu après son édition 2018. C'est un format moderne, innovant, et plus adapté à la situation du pays qui propose une programmation de près de 100 rendez-vous disséminés sur 40 lieux culturels à travers Beyrouth et le pays. Deux éditions du festival ont eu lieu et ont rencontré un large succès. Désormais doté d'un volet professionnel, le festival connaîtra sa 3e édition du 21 au 27 octobre 2024.

Nous avons également mené sur deux ans un vaste projet de mise en réseau des 6 médiathèques de l'Institut français du Liban. Avec leurs collections désormais mutualisées, elles constituent le plus grand réseau de bibliothèques du pays et permettent un accès au livre en français à moindre coût.

Enfin le projet « BibliOh ! » lancé en mai dernier a permis l'acquisition des droits et la production locale de livres jeunesse en français qui seront proposés à la moitié du coût d'un livre importé. C'est une manière d'aider à remettre le livre en français dans les mains des enfants qui s'en sont éloignés au fil des dernières crises.

 

Qu'attendez-vous des professionnels du livre en France ?

Le Liban est souvent qualifié de pays « résilient », même si cet adjectif peut aujourd'hui fatiguer nombre de Libanais qui ont traversé tant d'épreuves à travers les années. J'aimerais dire aux professionnels français du livre que les acteurs libanais de la filière se battent au quotidien, travaillent et innovent, et qu'il est important d'entretenir les liens avec cet écosystème vital pour le livre français et francophone dans la région.

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