Mathieu Gallet - Pourquoi autant de livres tout simplement ? La rentrée littéraire comptait près de 700 titres. C’est le reflet de la production éditoriale, du dynamisme de l’édition en France. On a l’impression qu’il y a beaucoup de livres à la radio parce qu’il y en a beaucoup moins dans les autres médias.
J’écoute la radio depuis à peine plus de quinze ans, et je n’ai pas l’impression qu’il y ait plus de livres aujourd’hui, sa place y est véritablement ancrée. Seule, peut-être, la forme est différente. On est capable d’avoir une journée entière consacrée à Patrick Modiano sur France Culture ou de recevoir Emmanuel Carrère ou trois économistes à la matinale d’Inter. Le livre est un support important pour développer la pensée et l’imaginaire, au même titre que la radio.
France Culture et France Inter sont les seules à développer la fiction. On fait également un travail d’édition à partir d’une émission comme "Un été avec Montaigne" et on crée des programmes radiophoniques à partir d’un livre, telles les lectures de Guillaume Gallienne. Il y a un échange car le livre et la radio sont des lieux d’expression pour la pensée ou pour l’imaginaire. Une chose rapproche les deux industries, c’est leur moindre coût. La radio coûte beaucoup moins cher à produire que la télévision.
Elle correspond à la place que le livre occupe à l’antenne et au rôle prescripteur de Radio France en matière de livres, avec vingt-cinq heures chaque semaine qui leur sont exclusivement consacrées. Elle répond à une attente des éditeurs, des auteurs et du grand public, mais notre but est d’ouvrir la maison à l’ensemble de l’activité culturelle et intellectuelle autour de la musique, du livre, du cinéma. Notre objectif par rapport aux années précédentes est d’élargir son public puisque nous avons une plus grande capacité à le recevoir, cette fois dans la Maison de la Radio et non plus sous un chapiteau provisoire.
Il tient une place importante, tout comme la musique et le cinéma. Nous sommes partenaires d’une centaine de films par an et la musique, au sens large, occupe une place colossale sur nos antennes avec 5 000 titres par semaine. La musique est dans nos gènes, des stations lui sont totalement dédiées, mais les trois sont très importants pour Radio France. Cela répond à la vitalité de cette production. Un média est le reflet de la société.
On aura l’occasion d’en reparler. Cela pourrait être une concession, des consultations sont en cours, et prendre plusieurs formes, avec peut-être de petits stands mobiles. On verra comment le public va se comporter. La maison était déjà ouverte, je veux l’ouvrir encore plus et remettre le public au cœur des antennes. M.-C. I.