Matthieu de Montchalin a attrapé très tôt le virus de la librairie. "J'ai passé toute mon enfance dans le magasin de mes grands-parents, Legué, à Chartres, et malgré les mises en garde de ma famille, j'ai toujours voulu être libraire. Mais comme j'étais obéissant, j'ai commencé par une école de commerce à Lille", se souvient le président du SLF. Une formation qui le conduit d'abord au service marketing de Danone, où il est chargé de vendre la soupe Liebig. Mais très vite, il se dirige vers la librairie et intègre le Groupement des librairies Clé et le magazine Pages des libraires en tant que directeur commercial. En 1996, Gilles de La Porte, qui dirige alors La Galerne, le met sur la piste de L'Armitière, dont un des associés souhaite se retirer. Après avoir visité la librairie, il prend sa décision en 24 heures. "J'ai même déménagé avant d'avoir signé quoi que ce soit, agissant selon le principe qui me gouverne souvent : ça me plaît, je le fais." Deux mois plus tard, il signe avec Jean-Pierre Paroche "un bail de cohabitation de six ans". Le tandem fonctionne bien et permet une transmission en douceur. "Son relais a été bénéfique pour la librairie, analyse Jean-Pierre Paroche. Il a vingt idées par jour, cela lui permet d'explorer toutes les pistes de changements. Il est bien meilleur que moi." Parallèlement, Matthieu de Montchalin s'investit dans le syndicalisme. Entré en 1999 au SLF, il en a pris la présidence en 2011.