Phénomène : sur la route avec Axel Kahn
Après Jean-Christophe Rufin et Antoine de Baecque, le généticien Axel Kahn célèbre à son tour la marche et l’Hexagone. Avant de repartir pour un nouveau périple.
Pensées en chemin. Ma France, des Ardennes au Pays basque d’Axel Kahn se hisse de la 10e à la 4e place des essais. Publié le 12 mars par Stock, le livre a bénéficié au départ d’un tirage de 16 000 exemplaires mais a été réimprimé sept fois depuis pour atteindre 35 000 exemplaires.
La marche à pied, une nouvelle mode ? Axel Kahn, plus connu comme généticien et chercheur, se réclame de Jacques Lacarrière, dont il cite le Chemin faisant (paru en 1977) et s’installe aux côtés de Jean-Christophe Rufin et son Immortelle randonnée, et Antoine de Baecque et sa Traversée des Alpes. Axel Kahn a bien préparé son voyage. Il s’est entraîné physiquement, en a défini les étapes, choisissant des chambres d’hôtes pour s’arrêter. Il a même établi un programme de rencontres et de conférences tout du long (parfois même chez ses hôtes), ne dédaignant ni réceptions avec les élus, ni interviews avec la presse régionale. En homme du XXIe siècle, il s’est aussi astreint pendant son périple à nourrir son blog de photos et de récits quotidiens, une lourde tâche à accomplir chaque jour malgré la fatigue, reconnaît-il.
Au-delà de l’exploit physique (qui n’est pas moindre), les lecteurs saluent l’humilité de l’homme, qui, à la retraite, aurait pu choisir les honneurs d’un nouveau mandat de président d’université, voire une carrière politique, et leur a préféré la solitude de la marche. Et respectent cette personnalité chaleureuse qui vient à leur rencontre.
Son parcours, de la vallée de la Meuse à Saint-Jean-de-Luz, en passant par le Morvan, les Causses et le Camino francés, est aussi un portrait de la France : "Les unités métallurgiques dans la Meuse et dans la Marne disparaissent […]. La bonneterie troyenne n’a qu’un passé […]. La disparition de l’usine Thomson a enlevé au Tonnerrois son seul employeur important", écrit-il. Mais c’est l’optimisme et le volontarisme que l’on retient d’abord ("J’ai un moral d’acier", proclame-t-il sous la pluie…).
On n’en a pas fini avec Axel Kahn. Il devrait reprendre la route le 8 mai pour une nouvelle diagonale dans l’Hexagone, cette fois-ci de la pointe du Raz, en Bretagne, à Menton et la frontière italienne, sur la Méditerrannée, qu’il a prévu d’atteindre le 22 juillet.