Phénomène : le feuilleton de la violence

Les lecteurs attendaient depuis deux ans le troisième et dernier volet de Vernon Subutex, la trilogie déjantée de Virginie Despentes. Paru le 24 mai chez Grasset, avec un premier tirage de 70 000 exemplaires, il a été réimprimé cette semaine et atteint un tirage total de 140 000 exemplaires, tandis que les deux premiers volumes atteignent respectivement 115 000 et 75 000 ventes (300 000 et 200 000 avec les poches).

Les fans y retrouvent la galerie de personnages des précédents volumes : Vernon Subutex, qui a quitté les Buttes-Chaumont pour la campagne bordelaise et est devenu le gourou d’une communauté, Kiko et son appartement luxueux, la Hyène, Aïcha… Ce tome démarre sur la mort de Charles, dont la compagne, la Véro, va découvrir qu’il est millionnaire. Véritable poison, cet argent va mettre fin à l’harmonie de la communauté. Le tout sur fond d’actualité politique et musicale, comme les attentats du 13 novembre 2015, Nuit debout, la percée du Front national, la mort de David Bowie.

Virginie Despentes a réussi le feuilleton de 2017, une radiographie de notre société, "une traversée virtuose, drôle, juste, dans toutes les classes sociales et idéologies françaises", a écrit Nelly Kaprièlian dans Les Inrockuptibles. Surtout, elle y dissèque la montée de la violence et nous prédit un avenir très noir. Claude Combet

02.06 2017

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