Dans cet essai passionnant, les sociologues Michael Löwy et Robert Sayre révisent la définition traditionnelle du romantisme. Ils font ressortir la dimension intellectuelle et esthétique de la façon dont les romantiques perçoivent la nature quand s'accélère le capitalisme industriel. Bien souvent associé à une pensée réactionnaire, le romantisme retrouve dans cet essai sa radicalité politique anticapitaliste. Ici, il n'est pas seulement une époque, ni un courant de pensée : « Le romantisme est une vision du monde. » C'est bien sous l'angle de la portée révolutionnaire du romantisme que les deux auteurs placent leur réflexion, qu'ils appuient sur la place de choix qu'occupent la nature et sa préservation dans ce courant. Löwy et Sayre, se détachant de l'idée commune selon laquelle le romantisme se réduirait à la nostalgie d'un âge d'or perdu, se concentrent sur sa capacité à générer une « utopie future [...] faisant un détour par le passé ». De l'époque des Lumières à aujourd'hui, des intellectuels perpétuent la pensée romantique, notamment dans leurs travaux sur l'environnement et l'écologie mais aussi dans les critiques qu'ils et elles peuvent émettre quant aux politiques - délirantes de négligences et d'incohérences - menées au cours des siècles jusqu'à l'orée du XXIe siècle. Ainsi William Bartram, Thomas Cole, William Morris, Walter Benjamin et Naomi Klein sont-ils érigés en figures phare de la pensée écocritique romantique, prouvant sa permanence et sa nécessité dans le temps.
Romantisme anticapitaliste et nature
Payot
Tirage: 2 000 ex.
Prix: 9 € ; 224 p.
ISBN: 9782228931694