L'éditeur Microcosm Publishing offre depuis janvier à ses clients la possibilité d'échanger leur Kindle contre un certain nombre de livres de format traditionnel, distribués dans sa boutique de Portland.

“Vous aimez l'impression? Vous continuez à lire des bouquins? On vous a offert un Kindle pour Noël? Vous voulez troquer votre gadget technologique pseudo-littéraire contre des bons vieux bouquins passés de mode? Mes amis, Microcosm Publishing a la solution ! Dès MAINTENANT, vous pouvez ramener votre Kindle de Noël à la boutique Microcosm de Portland et l'échanger contre des livres et des fanzines, neufs ou anciens”, peut-on lire dans un billet sur le site de la société.

Moyennant un avoir allant de 139 à 189 dollars pour la reprise de leur appareil (tarif en vigueur sur le site Amazon), les lecteurs peuvent acquérir la même somme en livres, sachant que les ouvrages édités et distribués par Microcosm Publishing coûtent entre 2 et 6 dollars. “De quoi repartir avec une brouette de livres !” plaisante l'enseigne.

Alors que Microcosm se définit comme une “coopérative à but non lucratif” et explique, dans le même temps, manquer de moyens pour organiser sa communication, l'opération tombe au bon moment pour faire parler de l'éditeur-distributeur et notamment de son idéal éditorial.

Depuis 1996, date à laquelle le fondateur, Joel Biel, commença à enregistrer et revendre des disques dans sa chambre, Microcosm “se bat pour accroître la crédibilité des auteurs de fanzines et défendre leur éthique, faire connaître l'auto-publication, révéler ce qui est caché et nourrir la créativité des gens”.

Avec cette initiative originale, Microcosm s'attire déjà quelques sourires en coin : “Tandis que des librairies d'envergure nationale comme Borders et Barnes & Noble ont fait leurs les nouvelles technologies digitales en proposant des e-books via une boutique électronique en ligne ou en offrant des applications de lecture sur des plate-formes comme iOS et Android (...) - il semblerait que Microcosm, conmme son nom l'implique, ne dispose pas d'une macro-vision des choses et reste accroché aux outils d'hier sans évoluer”, ironise l'informaticien Chuong Nguyen.

A ce jour, une seule personne a profité de l'offre mais Microcosm a reçu de nombreuses demandes. Interrogé par le blogueur américain Tony Smith sur le devenir des Kindle, Joel Biel, le président de la maison poursuit son utopie : “Nous allons construire un musée pour nos Kindle, qui trôneront aux côtés de nos disques laser et des téléphones cellulaires que nous utilisions dans les années 90”.