Moins de collections, plus de place pour les usagers: cette tendance actuelle dans les bibliothèques n'est pas sans susciter des débats, notamment dans les plus gros établissements. La question a été soulevée par
Bénédicte Hamon, conservatrice et élue du personnel au Conseil scientifique de la BNF, lors de notre forum
Livres Hebdo « Quelle politique pour le livre ? », le 16 février. Prenant la parole face aux représentants des candidats à la présidentielle, elle déclarait, évoquant la BNF, la BPI et la bibliothèque universitaire de Nanterre: «
nous sommes très nombreux à constater des baisses des crédits d'acquisition qui s'accompagnent de projets assez dangereux de réduction des collections accessibles à tous. »
Interpellé,
Patrick Bazin, directeur de la BPI, lui a répondu dans une tribune publiée dans nos colonnes le 16 mars. «
Notre projet vise, au contraire, à valoriser l'offre de livres papier dont nous pensons qu'elle a toujours plus d'avenir que le livre numérique. [...] Nous allons nous efforcer de redonner davantage de lisibilité, d'ouverture et de vie aux collections de cette bibliothèque, d'une part en les ramenant progressivement à leur périmètre originel et, d'autre part, en les revisitant (et non pas en les réduisant), à hauteur d'environ 20%, dans le sens d'une plus grande diversité ».
Bénédicte Hamon développe ses arguments dans un courrier envoyé à
Livres Hebdo : «?
A la BPI, il est prévu de réduire la volumétrie d'imprimés (10% pour les monographies, 50% pour les périodiques) au détriment de la profondeur de collection et de revoir le contenu de 20% de l'offre documentaire que vous jugez trop "spécialisée", le tout au profit d'une offre centrée sur les "loisirs" et la "documentation pratique" et d'un "réaménagement" des espaces. »