FISCALITÉ

Au 1er janvier 2013, la TVA repassera à 5,5 %.- Photo OLIVIER DION

La réduction de 1,5 % du taux de TVA sur les livres, qui reviendra à 5,5 % au 1er janvier prochain, ne devrait pas entraîner de corvée de réétiquettage en librairie. La plupart des éditeurs paraissent en effet décidés à maintenir inchangés leurs prix TTC donc ceux qui sont imprimés au dos du livre. Que ce soit dans le beau livre (Citadelles & Mazenod), le pratique et l'illustré (Solar), le manga ou la BD (Glénat), les sciences humaines et l'universitaire (Puf), la littérature ou le poche (Gallimard & Folio), etc., ce retour à l'ancien taux de TVA sera l'occasion de faire passer une hausse des prix nets, donc de la marge de l'éditeur et du libraire. Dans ce sens, l'opération soulèvera moins d'émotion qu'à l'automne dernier, lors de la hausse de la TVA, et ne justifiera pas la constitution d'une "mission d'accompagnement" de la filière.

L'attente est forte du côté des libraires, qui dépendent entièrement de la décision des éditeurs, mais en même temps prudente. "On nous dit, mais sans nous apporter d'information supplémentaire, que les prix TTC ne bougeront pas. Les baisser serait suicidaire pour tout le monde", prévient Guillaume Husson, secrétaire général du Syndicat de la librairie française. Le SLF prévoit de vérifier ce qu'il en sera, à partir des valeurs transmises par Dilicom et Electre. Pour les deux gestionnaires des bases de données, commerciale et bibliographique, le travail sera identique en volume, avec plusieurs centaines de milliers de données modifiées à enregistrer, mais il devient maintenant presque habituel. Le 21 décembre à 12 heures, éditeurs et distributeurs devront avoir transmis leurs fichiers, pour intégration et retransmission aux SSII, afin que tout soit prêt le 1er janvier.

Les éditeurs ont bien compris l'intérêt commun avec les libraires : lors de la préparation du passage à 7 %, une partie d'entre eux avaient appliqué la nouvelle grille dès le 1er janvier 2012, alors que le nouveau taux entrait en vigueur trois mois plus tard. Ce qui avait donné un peu d'air à tout le monde.

Si les éditeurs peuvent bénéficier de gains de productivité constants en fabrication, notamment, ce n'est toutefois pas la même situation en librairie, dont la quasi-totalité des charges sont sous contrainte. Seule la hausse de chiffre d'affaires permet d'y faire face, via une progression des ventes, assez incertaine dans la situation actuelle, ou des prix. Sur les dix premiers mois de 2012, l'indice des prix du livre a progressé de 4 % selon l'Insee, ce qui ne suffit pas à la remettre au niveau de l'indice général, qui a progressé plus vite les années précédentes. Au 1er janvier 2014, la réduction du taux normal à 5 % donnera encore un peu de marge supplémentaire.

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