16 mai > Roman Pays-Bas

Satiriste à la télé, chroniqueur pour la presse écrite, romancier à succès, Herman Koch est une star aux Pays-Bas. Le dîner, son premier roman traduit en français (chez Belfond, en 2011, repris en 10/18 en 2013), s’est vendu là-bas à 600 000 exemplaires, score considérable pour un pays de 17 millions d’habitants. Traduit dans une quinzaine de langues, il est actuellement best-seller aux Etats-Unis. Ce qui ne surprend pas, puisque le livre était placé sous le patronage sulfureux de Quentin Tarantino. Koch revient avec un nouveau roman, Villa avec piscine, encore plus noir et grinçant que le précédent, quasi désespérant tant son histoire est navrante, et malsains les rapports entre les différents protagonistes. Adultes ou enfants, personne n’est sincère, empêtrés dans leurs mensonges ou leurs non-dits, leurs rancœurs, leur lâcheté. L’un d’entre eux, pourtant pas le plus fragile en apparence, leur servira de victime expiatoire - et innocente.

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Dès le début, on apprend que Marc Schlosser, le narrateur, un médecin généraliste d’Amsterdam, a de sérieux ennuis. Accusé par Judith, la femme de son ami Ralph Meier, un acteur insupportable et vulgaire, de l’avoir assassiné, tout au moins de n’avoir rien fait alors qu’il savait que son patient était atteint d’un cancer, son diagnostic et son comportement sont mis en cause par l’hôpital où Ralph est mort. Convoqué par le Conseil de l’ordre, il est menacé de radiation, de poursuites pénales. Pour expliquer comment on en est arrivé là, Herman Koch déroule toute son intrigue en flash-back et en méandres. Marc y apparaît comme un curieux praticien, plutôt laxiste, qui ne passe jamais plus de vingt minutes avec ses patients. Paranoïaque, complexé face à sa clientèle d’artistes dont il pense qu’ils le méprisent, il est pris parfois d’envies de meurtre. Mais de là à passer à l’acte… Dans sa vie, il y a aussi sa femme, Caroline, leurs deux filles, Julia et Lisa. Une famille « normale », avec ses difficultés de communication. Ralph, lui, est plus flamboyant, frimeur, obsédé sexuel, cabotin. Sa femme subit mais ne s’interdit pas de draguer alentour (Marc, par exemple). Ils ont deux fils, Alex et Thomas.

Tout bascule aux vacances, le jour où Ralph insiste pour que les Schlosser, plutôt que de s’installer dans le camping où ils ont réservé, viennent planter leur tente près de la luxueuse maison qu’il a louée, Villa avec piscine où ils accueillent un autre couple d’amis, Stanley, un brillant photographe new-yorkais, et sa compagne Emmanuelle. L’été, les vacances, un lieu clos, terrain idéal pour que se nouent des intrigues et des drames. Julia flirte avec Alex, Lisa avec Thomas, c’est de leur âge. Judith vampe Marc, tandis que Ralph joue le macho exhibitionniste avec toutes les créatures de sexe féminin qui passent à sa portée. Aussi, après une soirée arrosée à la plage, quand on retrouve Julia soi-disant violée et amnésique, les soupçons de Marc se portent sur lui. Et, dès leur retour à Amsterdam, servi par les circonstances, il va mettre en place sa vengeance. Il y a quelque chose de pourri au royaume de Willem-Alexander. J.-C. P.

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