Même au cinéma, la rentrée littéraire n’est jamais loin, et ce n’est pas le festival du cinéma américain de Deauville qui prétendra le contraire. Sa 50ᵉ édition, qui s’est tenue du 6 au 15 septembre, a été marquée par la venue de l’auteur américain Nathan Hill, dont le deuxième roman, Bien-être, fait sensation dans la presse et chez les libraires.
« La fresque épatante d’un amour »
Paru le 22 août aux éditions Gallimard (trad. Nathalie Bru), Bien-être dresse le portrait d’un couple, de sa formation à Chicago dans les années 1990 à son délitement, vingt ans plus tard. Il s’est écoulé à 5 517 exemplaires à ce jour, et occupe actuellement la 40ᵉ place du classement des meilleures ventes de romans selon Gfk. Il fait également partie des sorties de la rentrée les plus plébiscitées par les médias et figure dans plusieurs sélections de prix, parmi lesquels le Grand prix de littérature américaine et Le prix littéraire des Inrockuptibles.
« Bâti avec de malicieux va-et-vient dans le temps, Bien-être est la fresque épatante d’un amour dont le décor, Chicago, perd son âme à mesure que les sentiments s’abîment. Nathan Hill y décortique le couple et l’état de la middle-class américaine avec un panache, une ingéniosité et un humour irrésistibles », a estimé le jury du prix littéraire Lucien-Barrière, remis lors du festival.
L’adaptation d’une pièce d’Arnold Wesker récompensée
La compétition cinématographique de Deauville s’est achevée le samedi 14 septembre avec la remise de sept prix. Spécialement créé pour cette édition-anniversaire, le prix Barrière du 50ᵉ a distingué La Cocina du réalisateur mexicain Alonso Ruizpalacios, une adaptation de la pièce de théâtre d’Arnold Wesker. Parue en France en 1968 puis en 1997 aux éditions Gallimard (trad. Keith Gore, arrêt de commercialisation), elle s’appuie sur les expériences de l’auteur dans un restaurant parisien, « avec ses hauts et ses bas, ses moments de calme et d’affolement, sa routine et ses crises » d’après son éditeur français.
Dans le film d’Alonso Ruizpalacios, l’intrigue est transposée dans un restaurant new-yorkais très touristique, le Grill, où tous les serveurs deviennent de potentiels suspects le jour où de l’argent disparaît de la caisse. L’occasion pour le cinéaste de rendre hommage aux petites mains précaires de la cuisine, souvent reléguées dans les coulisses.