15 SEPTEMBRE - ROMAN Etats-Unis

Une voiture retournée sur la chaussée à la périphérie de la ville. A l'intérieur du véhicule, une fille blonde dont la robe noire est étendue autour d'elle "comme une ombre" ; un garçon, qui se trouvait au volant et semble à la fois transi d'amour et stupéfait. Seul témoin de l'accident, Shelly, qui a été mariée quelques années à un médecin, a alerté les secours...

Les revenants, le nouveau roman de Laura Kasischke, démarre fort et reste tendu tout du long. On y lira l'histoire de Craig Clements-Rabbitt dont le père est romancier et dont la mère dispose d'un coach personnel. Le jeune homme a quitté le New Hampshire pour venir étudier dans une université privée, Honors College. C'est là qu'il a fait la connaissance de Nicole Werner avec sa queue-de-cheval d'un blond lumineux et son air sérieux. Nicole, elle, vient d'une petite ville de l'Etat du Michigan où ses parents tiennent un restaurant.

Perry Edwards, quant à lui, est le compagnon de chambrée de Craig. Ce fils d'un père vendeur de tondeuses à gazon et d'une mère qui lui expédie des cookies connaît Nicole depuis l'enfance. Ils habitaient la même ville, ils sont allés à l'école et au catéchisme ensemble... Dans les parages, on trouvera aussi Mira Polson, "spécialiste du traitement des dépouilles mortelles au sein des civilisations sans écriture". Cette dernière est mère de jumeaux, a un mari qui joue les pères au foyer. Perry tient absolument à assister à son cours. Tant il se dit persuadé que Nicole n'est pas morte dans le drame...

Laura Kasischke se montre ici plus que jamais la romancière du trouble, la peintre de l'adolescence fébrile, du rêve brisé. Nouveau coup de couteau dans le tableau supposé idyllique de l'american way of life, Les revenants réaffirme que l'auteure de A Suspicious River (Bourgois 1999, repris en Points) possède une dimension littéraire qui n'est pas sans évoquer celle de Joyce Carol Oates.

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