Laetitia Lehmann - Le cahier des charges était de bâtir un catalogue éclectique, en s’appuyant sur les fondations de la maison Lafon, c’est-à-dire les licences et les personnalités connues. En plus de cela, j’ai tenu à faire de la création, à lancer des auteurs. Car c’est ainsi qu’on assure la légitimité d’un éditeur de bandes dessinées et qu’on peut entrer dans les librairies spécialisées.
Le blond de Gad Elmaleh s’est en effet vendu à 22 000 exemplaires, le premier tome des Tuche a été tiré à 26 000, et sa suite devrait bénéficier de la sortie du troisième film. Ces titres sont importants pour financer des jeunes créations. Mais il n’y a pas que les licences qui fonctionnent : Chat-bouboule de Nathalie Jomard atteint le même niveau de vente, et Ki & Hi, le manga phénomène du youtubeur Kevin Tran, a dépassé les 100 000 ventes.
Nous avons un partenariat avec un producteur qui nous donne un droit de préférence en cas de volonté de ses youtubeurs de faire un album. Nous publierons ainsi cette année Laink et Terracid, une création originale. L’album de Jhon Rachid, c’est autre chose, plutôt un roman graphique. Nous ne sommes pas opportunistes, ces BD ne sont pas des produits, mais de vrais projets. Et si nous amenons à la lecture les enfants qui sont sur YouTube, et non plus devant la télé, tant mieux.