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Olivier Poivre d’Arvor : « Le Marathon des mots a bien l’intention de grandir vingt ans encore »

Anne-Marie Jean, déléguée générale de la fondation La Poste, l’écrivain Mokhtar Amoudi et Régine Hatchondo, présidente du CNL, entourant Olivier Poivre d’Arvor, cofondateur du Marathon des mots - Photo DR

Olivier Poivre d’Arvor : « Le Marathon des mots a bien l’intention de grandir vingt ans encore »

Le Marathon des mots clôt sa vingtième édition ce dimanche, marquée par une fréquentation élevée et la concomitance avec le nouveau titre de champion de France de rugby du Stade Toulousain. Pour son cofondateur Olivier Poivre d’Arvor, l’événement a encore de belles années devant lui.

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Par Charles Knappek
Créé le 30.06.2024 à 09h26

Livres Hebdo : Quel bilan tirez-vous de cette édition 2024 du Marathon des mots, édition un peu particulière puisqu’il s’agissait de la vingtième ?

Olivier Poivre d'Arvor : Beaucoup d’émotion, comme à chaque édition parce que les textes lus par leurs auteurs ou des comédiens pendant ces cinq jours étaient tantôt beaux, puissants, drôles, inoubliables ou tout cela à la fois. De la même manière, la personnalité des lecteurs et lectrices à voix haute, leur manière de se tenir sur la scène, le visage de celles et ceux qui écoutaient ces quelque 300 textes lus le temps d’une semaine chaude sur tous les plans : un festival pas comme les autres, un premier tour d’élections législatives, une finale de rugby mais surtout un sacré anniversaire. Une émotion, évidemment plus forte encore, celle des vingt ans de l’enfant qui est sorti de vous, un jour, et qui a grandi, ce Marathon des mots auquel Toulouse, les Toulousaines et les Toulousains ont cru et qui est devenu assez vite l’un des plus grands festivals littéraires en Europe... Nombreux sont les moments des éditions passées qui sont étrangement revenus, les silhouettes des invités de ces vingt éditions, des milliers de créateurs, d’interprètes, d’éditeurs, de libraires, bibliothécaires, gens et amis du livre, des mots, de la chanson, des musiques, de la poésie. J’ai beaucoup pensé à Olivier Gluzman qui a créé le Marathon avec moi, à Gauthier Morax, et évidemment à Dalia Hassan et Serge Roué qui ont fait un travail remarquable depuis tant d’années.

Le Marathon des mots a pris de l’ampleur depuis 2005. Quelle était votre idée à l’époque ?

Très simple. Donner aux auteurs, aux écrivains et écrivaines, aux amoureux des mots un rendez-vous important qui les rende heureux. Le faire avec ceux qui manient les mots mieux que quiconque, les actrices, les acteurs. Le faire à Toulouse et dans cette région qui aime, comme nous le rappelle l’Académie des Jeux Floraux, la parole et la tchatche depuis 700 ans ! Et faire d’une manifestation née en Occitanie un grand rendez-vous international, c’est à dire ouvert à toutes les nationalités, toutes les bi, tri, quadri nationalités, celles de la culture, du partage, du cœur et de l’émotion ! Le projet d’origine reste, je crois, au vu de l’actualité nationale, plus indispensable que jamais !

« Nous allons inventer un nouveau chapitre, celui des vingt ans à venir »

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, nous avons tous un incroyable sentiment d’accomplissement. Et déjà, la certitude que nous allons inventer un nouveau chapitre, celui des vingt ans à venir. Nous allons très rapidement consulter les acteurs actuels, chercher de nouveaux soutiens et partenaires. Nous le ferons évidemment avec ceux qui ont porté depuis le début le Marathon des mots : Toulouse Métropole avec à sa tête Jean-Luc Moudenc qui a été là à chaque édition, le Centre national du Livre dont la présidente, Régine Hatchondo, nous a honorés de sa présence pour cette vingtième édition, et la Fondation La Poste avec Philippe Wahl, son président et Anne-Marie Jean sa déléguée générale, sans qui, le Marathon ne pourrait pas exister.

L’actualité politique, alors que les Français se déplacent pour voter ce dimanche, a-t-elle eu des conséquences sur votre programmation ?

A Toulouse, on vote comme ailleurs. Mais ce qui a transformé la ville, c’est la victoire éclatante du Stade Toulousain sur Bordeaux-Bègles (59-3 !) en finale du Top 14 ce vendredi soir. Sur la place du Capitole tant le soir du match que lors de la présentation de l’équipe et du bouclier de Brennus le lendemain, c’était aussi un Marathon ! Celui de la fierté toulousaine et occitane. Et de dizaines de milliers de passionnés. Mais avec nos 62 000 spectateurs cette année, le Marathon des mots a très bien résisté à la belle vague du rugby !

Comment voyez-vous le festival au cours des 20 prochaines années ?

20 ans, c’est considérable déjà. Mais j’ai bien l’intention de voir grandir vingt ans encore cet enfant devenu adulte. Le sentiment de paternité, c’est ainsi fait ! Avec l’équipe qui m’entoure et de très nombreux acteurs régionaux, nous allons travailler dès cet été à réfléchir à comment développer de manière encore plus ambitieuse le projet d’origine, l’enrichir par de nouvelles formes et approches. A l’adresser également à de nouveaux publics, de nouvelles communautés. Et enfin à nous assurer avec ceux qui portent le modèle économique d’un grand festival régional, national et international de la pérennité d’un rendez-vous inventé à Toulouse et en Occitanie et dont je souhaite, une fois les prochaines vingt années assurées, que l’on puisse célébrer en 2104 les cent ans d’existence !

Le Marathon des mots 2024 en chiffres

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