O’Reilly France a été placé en liquidation judiciaire le 6 mai dernier par le tribunal de commerce de Paris, après sa déclaration de cessation de paiement, a indiqué Xavier Cazin, directeur éditorial, dans un billet publié le 9 mai sur son blog
Immateriel.fr. « Il y a deux ans, notre maison mère, à qui la baisse des ventes de livres d’informatique en librairie n’avait pas échappé, nous avait mis au défi de revenir à l’équilibre sans direction commerciale et avec un chef des ventes comme unique représentant pour toute l’Europe francophone. Confrontés à la réduction des linéaires consacrés à l’informatique dans les librairies traditionnelles, nous avons alors misé sur la montée de la demande en matière d’ouvrages numériques ».
L’expérience s’est révélée très positive, selon Xavier Cazin, mais ne représentait encore que 7% du chiffre d’affaires de la maison. « Pour développer nos ventes de contenu numérique au-delà de notre site, il nous aurait fallu quelques mois supplémentaires. Ce nouveau délai ne nous a pas été accordé ». La baisse du dollar par rapport à l’euro renchérissait d’autant le soutien de la maison mère à sa filiale, et la crise bancaire aux Etats-Unis a encore alourdi le recours au crédit.
Dès la liquidation judiciaire prononcée, le mandataire a demandé aux dix salariés de la maison de ne plus revenir à leur bureau, situé dans le 6
e arrondissement à Paris, et le site Internet de l’éditeur a été fermé.
O’Reilly France a réalisé en 2006 (derniers comptes publiés) un chiffre d’affaires de 1,29 million d’euros (contre 1,46 million l’année précédente), pour une perte de 0,39 milllion d’euro (contre - 0,15 million l’année précédente). Créé en 1984 en Californie, très impliqué dans la communauté des logiciels libres et de l’open source, O’Reilly se distingue par une production éditoriale originale et inventive, publié sous des couvertures zoologiques au trait précis qui sont devenues sa marque de fabrique. D’abord spécialiste du système d’exploitation Unix (notamment à la base des Macintosh), l’éditeur fut aussi un des pionniers de l’usage d’Internet. Son patron et fondateur, Tim O’Reilly, est notamment à l’origine de l’expression web 2.0. La maison a ouvert aux Etats-Unis une librairie numérique (safari.oreilly.com) d’une grande richesse, et le blog de l’éditeur (radar.oreilly.com) est un des plus fréquentés de la communauté informatique.