ÎLE-DE-FRANCE

La médiathèque Georges-Brassens à Drancy ouvre tous les jours.- Photo MÉDIATHÈQUE GEORGES-BRASSENS

Sur les 956 bibliothèques d'Ile-de-France, 29 sont ouvertes le dimanche, 89 le samedi, 15 le lundi et 2 tous les jours. En partant de cet état des lieux, le Motif (Observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France) a réalisé "Happy Hours" (1), une étude consacrée à l'impact des horaires d'ouverture sur la fréquentation et les usages des publics en bibliothèque. Cette enquête, à la fois qualitative (entretiens avec bibliothécaires, élus et usagers) et quantitative (1 114 réponses à des questionnaires), s'est concentrée sur 5 établissements franciliens : Antony (92), Drancy (93), Les Mureaux (78), Limours (91) et Val d'Europe (77).

"Il ne peut y avoir de réflexion complète sur la qualité de l'offre sans prendre en compte les types de public auxquels on entend s'adresser", estiment les auteurs de l'étude, qui distinguent six catégories de publics : les étudiants et les lycéens, qui sont les plus demandeurs en matière d'horaires élargis ; les adultes accompagnés d'enfants, qui privilégient les mercredis et le week-end ; les actifs fortement diplômés, venant surtout le week-end, qui empruntent beaucoup et restent peu sur place ; les actifs moins diplômés, qui viennent un peu tout le temps et sont des gros emprunteurs de DVD ; les retraités, qui viennent "à n'importe quel moment » mais peu en soirée ; les demandeurs d'emploi, qui ont un profil proche de celui des étudiants. Au-delà de ces pratiques différenciées, l'étude conclut en général à une fréquentation plus forte pendant les week-ends que pendant la semaine.

Se fondant sur les résultats de cette étude, le groupe d'experts réuni par le Motif tire deux enseignements principaux : "Les horaires d'ouverture ne suffisent pas à attirer de nouveaux publics mais constituent une composante de l'offre de service des bibliothèques qu'il s'agit de faire évoluer dans sa globalité.""L'aménagement des horaires résulte d'un compromis complexe entre les orientations politiques, l'environnement, la nature des publics et les moyens disponibles."

Autant d'enseignements susceptibles d'éclairer les élus régionaux et d'inciter ces derniers à revoir leurs critères d'attributions d'aides. C'était le voeu exprimé par Serge Guérin, conseiller régional et président du Motif, lors de la présentation des résultats à la presse le 21 juin.

(1) www.lemotif.fr/fr/etudes-et-analyses/etudes-du-motif/happy-hours/

12.02 2016

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