Nos petites apocalypses. Il n'y a pas en France d'équivalent à ce qu'est Paolo Giordano pour l'Italie. Une figure de rock star appliquée au monde littéraire. Un romancier surdoué qui documente nos ultramodernes solitudes. Et cela depuis La solitude des nombres premiers (Seuil, 2009), plus de deux millions d'exemplaires vendus en son pays, plus de vingt traductions, un prix Strega, le Goncourt transalpin, à 26 ans. Aujourd'hui paraît à l'enseigne déjà prestigieuse du Bruit du monde son cinquième roman (200 000 ventes rien que pour l'Italie), Tasmania. Et la magie Giordano déploie à nouveau ses brillants sortilèges.
Soit donc à l'hiver 2015, un écrivain et journaliste. Ce sera le narrateur. Trentenaire un peu à la ramasse, en mal d'inspiration, de sujets, de désir. Sa vie n'est plus faite que de petites apocalypses, intimes et collectives. La crise climatique, celle que traverse son couple avec Lorenza qui semble plutôt fatiguée de ses inaccomplissements, les attentats islamistes partout en Europe, la peur de l'atome... Bref, notre homme ressent comme une difficulté à vivre. Désinvolte et fataliste, il s'entoure de personnages tout aussi décalés que lui : un climatologue spécialiste des nuages, un physicien (ce qu'est initialement Giordano) qui arpente le monde, une reporter un peu accro au danger, un prêtre qui s'apprête à défroquer... C'est au Japon, dans le souvenir terrible d'Hiroshima et Nagasaki que ce chevalier à la triste figure trouvera des réponses. Bien sûr, cet homme, c'est Paolo Giordano, c'est nous, nos chagrins, nos solitudes, nos failles. Réinventés par la grâce d'un roman magistral.
Tasmania Traduit de l'italien par Nathalie Bauer
Le Bruit du monde
Tirage: 14 000 ex.
Prix: 23 € ; 336 p.
ISBN: 9782493206640