17 mai > récit France

Tout n’a pas toujours été rose pour Caryl Férey. L’auteur acclamé de Zulu (« Série noire », 2008, repris en Folio policier), couronné par le grand prix des lectrices de Elle et adapté à l’écran par Jérôme Salle, a grandi à Montfort-sur-Meu, chef-lieu de canton de l’Ille-et-Vilaine. A une époque « où tout le monde se traitait de sale pédé ». Ce que l’on apprend aujourd’hui dans Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale qui paraît en Points.

Adolescent, notre homme est petit et maigre. Il a un frère musclé qui pratique le judo, le football puis le tennis, et idolâtre cette « tête de mule yankee » de Jimmy Connors. Un frère allergique à « la tantouserie », qui imite David Bowie chantant Ziggy Stardust et souffre d’injustice chronique. Le jeune Caryl, lui, est un ami des animaux qui part pleurer dans sa chambre quand il apprend la mort du dernier guépard d’Asie. Il en pince pour « Natalisalmon », la grande sœur de son plus vieux copain de classe, une blonde dont il aime « tout follement ».

Ce « provocateur-né » perd sa virginité dans les bras de Carole, « Vénus au grand corps plein de seins ». Au collège, il améliore sa technique de crachat - ce qu’il arrive à faire « vite et juste ». Sur de grands cahiers Clairefontaine, il se met à écrire « des aventures tolkienno-madmaxiennes ». Quand « Joe-la-Rillette » lui demande pourquoi il ne devient pas écrivain, il répond aussitôt : « Tu as vu à l’école, les écrivains sont vieux, avec des barbes, ou carrément morts… »

Plutôt que d’aller en fac à Rennes, le voici qui trouve « un job dans un bar à putes près de la prison des femmes, en attendant de voir ». Lit Djian et comprend qu’écrire il a « ça dans le sang ». La route sera pourtant longue et semée d’embûches ! Hilarant parcours du combattant, Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale permet de retrouver la gouaille et la pétulance d’un Caryl Férey en grande forme. Al. F.

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