Organisé par la Ville de Paris, le festival « Paris en toutes lettres » ne reviendra pas cette année au printemps, victime de coupes budgétaires dans le budget de la culture (voir nos actualités du
13 juillet 2011 et du
18 juillet 2011). Il s'était pourtant installé rapidement dans le paysage de la capitale en enregistrant, dès ses premières éditions, une forte affluence.
Mais il ne s'agit que d'une suspension temporaire. Olivier Chaudenson, directeur artistique de la manifestation, s'est vu en effet confier par Bertrand Delanoë, maire de Paris, et Christophe Girard, adjoint à la culture, une mission de réflexion sur un projet de « scène littéraire » permanente dans la capitale, qui s'appuierait sur la Maison de la poésie à Paris.
Olivier Chaudenson, qui a également été chargé par Jean-François Colosimo, président du Centre national du livre, d'un rapport sur les nouvelles pratiques collectives de lecture, dévoile ses projets à L
ivres Hebdo.
Livres Hebdo : Que devient « Paris en toutes lettres » 2012 ?Olivier Chaudenson : Après trois éditions du festival et un succès public indéniable, il y a le désir d'aller plus loin et de dépasser la simple approche événementielle. La Mairie de Paris m'a ainsi confié une mission : réfléchir à une manière plus forte de soutenir la création littéraire à travers un lieu permanent. C'est pourquoi 2012 sera une année de transition : le festival est suspendu le temps de définir les conditions de mise en oeuvre d'un lieu dédié aux écrivains et à la littérature. L'une des pistes pourrait être de redéfinir et d'élargir le domaine d'intervention de la Maison de la Poésie. Je vais donc mener cette réflexion en concertation avec le Conseil d'Administration et la direction de la Maison de la Poésie.
Livres Hebdo : Quelle est la nature de ce nouveau projet ?Olivier Chaudenson : Le projet d'une “scène littéraire”, justement. Je voudrais créer ce que j'appelle une “scène littéraire” permanente qui serait entièrement dédiée aux écrivains, aux rencontres, à la littérature vivante et à ses nouveaux modes d'expressions : en particulier les lectures et les performances croisant le texte avec d'autres formes artistiques (musique, image, vidéo...). Un lieu de transmission et d'échange, de production et de création qui, en conservant à la poésie une large place, donnerait la parole à tous les écrivains et à toutes les formes de création littéraire.
Livres Hebdo : Avec quelle ambition ?Olivier Chaudenson : L'idée est en quelque sorte d'offrir et de décliner Paris en toutes lettres durant toute l'année à travers un équipement (ce qui n'exclut pas un temps festivalier). J'ai en tête depuis des années cette idée de “scène littéraire” et j'ai pu vérifier qu'il y a une forte attente du côté des écrivains et des artistes pour un tel lieu. Par ailleurs, le goût du public pour les lectures, les rencontres et les moments collectifs liés à la littérature ne cesse de se renforcer. Il y a donc là une occasion extraordinaire de soutenir cette ouverture de la littérature vers la scène et d'accompagner ce goût du public pour les nouvelles formes de rencontre avec le texte en inventant un lieu qui décloisonne. En somme, une grande scène de lectures, de rencontres et de débats qui témoigne de la vitalité de la création littéraire et sache s'adresser à un large public.