Paradis perdu et retrouvé. « Elle avait perdu un chat qu'elle aimait et qui, en s'en allant, lui laissait un trésor. » En enterrant son chat Peer dans son jardin, Louise découvre une vieille boîte en bois remplie de pièces d'or. Et sent qu'il est temps pour elle de s'éloigner de sa maison de Sens, devenue sans Peer « fastidieuse », « rébarbative », « alanguissante ». En Italie, Louise rencontre Luigi. Face au port de Procida, dans la chaleur de l'été et d'un modeste appartement, ils s'aiment, dérobent au temps des heures inestimables. Luigi a 62 ans, et un secret. À ses côtés, Louise ouvre son cœur, verrouillé depuis que sa mère l'avait abandonnée quand elle avait 7 ans. Son père lui avait offert un chaton pour la consoler, qu'elle avait nommé Bee. La présence des animaux est un baume, nous enseigne Pascal Quignard livre après livre, comme le sont les correspondances présentes dans son œuvre, où, comme chez Baudelaire, « les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». Trésor caché, qui appartient à la branche romanesque de cette œuvre, met en scène des amants d'aujourd'hui dont la quiétude est troublée par un séisme semblable à ceux qui ont secoué la région volcanique des champs Phlégréens en mai dernier. On y retrouve le lien antique de l'homme avec la mer comme dans son roman précédent, L'amour la mer (Gallimard, 2022), où la passion des musiciens virtuoses Thullyn et Hatten s'épanouissait au XVII^e siècle sur fond de musique. Comme le ressac, la plume de Pascal Quignard flue et reflue. Se laisser porter par sa beauté est une joie sans cesse renouvelée.