Bilan

Pass culture : vent de jeunesse en librairie

Quentin et Adrien Roche de la librairie "Le chaudron" - Photo Facebook

Pass culture : vent de jeunesse en librairie

Evénements, embauches, lectures ... : les libraires ont choisi différentes voies pour s'adapter aux jeunes consommateurs attirés en librairie par le pass culture. 
 

Par Pauline Gabinari,
Créé le 07.01.2022 à 18h00 ,
Mis à jour le 24.01.2022 à 11h51

En novembre dernier, Aurore Bergé, la députée LREM des Yvelines, annonçait 800 000 utilisateurs du pass culture. Porté par ce succès, le dispositif est renouvelé cette année et étendu aux 15-17 ans qui bénéficient désormais de vingt à trente euros. Une réussite dont les librairies, première destination des jeunes munis du pass, ont largement profité. Mais comment se sont-elles adaptées face à cette vague de nouveaux consommateurs ? 

Augmentation nette du panier moyen

"C'est sûr qu'on n'était pas prêt face à la déferlante du manga", confie Quentin Roche libraire au Chaudron, à Saint-Nazaire. Ouverte depuis cet été, cette librairie spécialisée en BD et mangas, a bénéficié de "plein fouet" du pass culture. "C'est simple, le panier moyen d'un jeune avec un pass culture est de trois à quatre livres, et de deux titres maximum sans", explique son frère Adrien, co-responsable de la librairie.

Ce boom d'achats, déjà stimulé par la pandémie de Covid-19, a poussé certaines enseignes à embaucher. La librairie Mollat a par exemple créé un poste dans le secteur BD et un autre en caisse. "Cette création de poste en caisse est notamment due au pass culture qui complexifie et donc rallonge le temps d'encaissement", précise Emmanuelle Robillard, directrice projets et qualité de la librairie bordelaise. 

Le manga grand favori

Particulièrement avide de mangas, ce nouveau lectorat a également poussé certains libraires à ouvrir leurs horizons. "Nous devons nous tenir informé", traduit Quentin Roche, devenu depuis un lecteur de manga quasi-compulsif. Au-delà de l'aspect économique, c'est donc le métier de libraire qui a dû s'adapter.

Face à l'achat régulier de séries dans leur intégralité allant jusqu'à cent un tomes pour One Piece, les responsables ont accéléré le rythme de réassorts et maintenu une gestion des stocks rigoureuse. "C'est un public qui a l'habitude de l'instantanéité d'Amazon. Quand ils viennent en librairie, c'est pour repartir avec leurs achats", résume Quentin Roche. De son côté, malgré une augmentation du nombre de consommateurs, Samia, libraire au manga café V2 de Paris n'a en revanche pas ressenti de changements dans son métier. "Nous avions déjà l'habitude de ce type de lectorat, c'est un peu comme si nous étions préparés !", dit-elle.  

Evénements 

Afin de fidéliser ce nouveau public, les libraires mettent aussi des événements particuliers. Alors qu'à Saint Nazaire on pense organiser des cours de dessin, des journées découvertes et des foires aux mangas, à Bordeaux, on se félicite d'Escapes games thématiques réalisées autour de sujets appréciés du jeune lectorat comme Hunger Games, le polar ou la BD.

Un changement d'ambiance pérenne qui va jusqu'à modifier l'identité du prescripteur. "Il est plusieurs fois arrivé que ce soient les jeunes qui amènent leurs parents dans la librairie après l'avoir découverte grâce au pass culture !", se réjouit Emmanuelle Robillard. 

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