Le voyant de Jérôme Garcin (Gallimard), un livre que le directeur adjoint de L’Obs, producteur-animateur du "Masque et la plume", consacre à Jacques Lusseyran, romancier et résistant, s’impose semaine après semaine en librairie. Tiré au départ à 15 000 exemplaires (et mis en place à 14 200), il a été réimprimé 10 fois depuis sa parution le 31 décembre et son tirage atteint 49 400 exemplaires.

Après Jean Prévost, Jérôme Garcin s’empare d’un autre écrivain-résistant oublié et brosse un beau portrait de ce brillantissime et rayonnant intellectuel au destin fulgurant. Jacques Lusseyran, aveugle à l’âge de 8 ans, devient résistant à 17, après que le régime de Vichy l’eut empêché de passer le concours de Normale sup. Il est arrêté en 1943 par la Gestapo, emprisonné à Fresnes puis déporté à Buchenwald. Il écrit Et la lumière fut, enseigne la littérature aux Etats-Unis et meurt à 47 ans, en 1971, dans un accident de voiture.

Sans rien cacher de ses amours, y compris pour l’une de ses étudiantes, et de ses penchants ésotériques, c’est en évoquant les moments les plus noirs de la vie de l’écrivain - le Paris de la Résistance, la torture à la prison de Fresnes, puis la déportation à Buchenwald - que Jérôme Garcin touche le lecteur et en fait une figure mythique. Claude Combet

Les dernières
actualités