En deux romans, Edouard Louis, 23 ans, s’installe comme l’écrivain qui compte (1). Après le succès d’En finir avec Eddy Bellegueule (193 000 ventes en grand format selon GFK, 300 000 en tout selon l’éditeur), Histoire de la violence, lancé le 7 janvier au Seuil à 65 000 exemplaires et réimprimé à 20 000, se classe 5e au palmarès des romans, prenant la tête du peloton des titres estampillés "rentrée littéraire d’hiver".

Edouard Louis poursuit l’exploration de la violence par le biais de l’autofiction initiée avec En finir avec Eddy Bellegueule. Histoire de la violence raconte un épisode pénible : la rencontre, le soir de Noël 2012 à Paris, place de la République, avec un jeune homme, Reda, qu’il emmène chez lui mais qui va lui voler son téléphone, l’étrangler et le violer. En écrivain, Edouard Louis mêle deux récits : le sien, à la première personne, et celui de sa sœur rapportant l’événement à son mari. Avec sa franchise habituelle, il ne cache ni sa fascination pour Reda et pour le danger, ni sa propre passivité. Au fil du roman se tisse aussi une complicité avec sa sœur, qui appartient pourtant à l’univers qu’il a voulu quitter. "J’étais reparti en me disant […] que je ne reviendrais plus jamais. Et cette année je reviens", écrit-il, soulignant toute l’ambiguïté des individus. Claude Combet

(1) Voir l’entretien avec Edouard Louis dans LH 1065, du 4.12.2015, p. 26-28.

15.01 2016

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